Mali : le Premier ministre prêt à négocier avec les Touareg du MNLA

Le MNLA a aussi exprimé sa disposition à la négociation.
Le MNLA a aussi exprimé sa disposition à la négociation.

Le nouveau Premier ministre de transition du Mali, Cheick Modibo Diarra, s'est déclaré vendredi prêt à négocier avec les groupes armés qui contrôlent l'Azawad,situé au du Mali, mais a exclu toute discussion "avec le couteau sous la gorge".

Dans son premier message à la nation depuis sa nomination, le 17 avril, M. Diarra s'est particulièrement adressé "aux habitants du Nord qui souffrent le martyre du fait d'une agression aussi incompréhensible que barbare", en référence aux divers mouvements armés, dont des rebelles touareg et des islamistes, qui contrôlent depuis fin mars-début avril le nord du Mali.

"Nous ne vous abandonnerons jamais", a-t-il assuré, promettant que "pas un cm2 du sol de la patrie ne restera occupé par qui que ce soit ou quoi que ce soit". Le nouveau Premier ministre, qui a poursuivi vendredi ses consultations pour la formation de son gouvernement, s'est dit prêt à envisager "toutes les options, en premier lieu celle de la négociation" mais, a-t-il averti, "pas le couteau sous la gorge, en acceptant le fait accompli". Il a mis en cause "le déficit de gouvernement et l'insuffisance de capacité d'anticipation" qui, selon lui, ont conduit à la situation actuelle, sans accuser directement le régime d'Amadou Toumani Touré (ATT), président renversé le 22 mars par des militaires qui l'ont accusé d'incurie dans la gestion de la crise dans le Nord et de manque de moyens pour les soldats envoyés au front.

M. Touré, 63 ans, et sa famille ont trouvé refuge jeudi soir au Sénégal. Ils ont été transportés de Bamako à Dakar par l'avion présidentiel sénégalais. Sur des images de son arrivée diffusées par la télévision publique sénégalaise RTS, l'ex-président malien, boubou vert olive, est apparu amaigri, légèrement voûté mais souriant, serrant la main à plusieurs officiels présents à l'aéroport.

Selon une source militaire, son voyage a été autorisé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes. Ces derniers étaient initialement opposés à son exil et le menaçaient de poursuites judiciaires. Le départ d'ATT du Mali avait été précédé par la libération des responsables civils et militaires arrêtés en début de semaine sur instructions des putschistes.

Soumaïla Cissé évacué vers la France

Parmi ces leaders, figuraient l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé et l'ex-ministre Soumaïla Cissé. M. Cissé, qui s'est blessé en tentant de fuir son domicile lors de son arrestation le 17 avril, a été évacué vers la France, a indiqué à l'AFP son entourage.

Si le départ d'ATT et ces libérations ont permis de faire baisser la tension, le climat politique n'est pas complètement apaisé pour autant, le Nord - Kidal, Gao et Tombouctou - demeurant depuis trois semaines sous contrôle de rebelles touareg, groupes islamistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et divers mouvements armés. La situation au Mali sera à l'ordre du jour d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) le 26 avril à Abidjan.

Le Mali est engagé officiellement dans une transition depuis que les putschistes ont accepté le 6 avril de rétablir l'ordre constitutionnel suite à une médiation de la Cédéao dirigée par le Burkina Faso. Depuis lors, ATT a démissionné le 8 avril et l'ex-président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, 70 ans, a été investi chef de l'Etat par intérim le 12. Il a désigné le 17 l'astrophysicien Cheick Modibo Diarra, 60 ans, Premier ministre. Mais dans la classe politique et les milieux diplomatiques, beaucoup soupçonnent les putschistes de ne pas vouloir se mettre à l'écart. La France les a exhortés vendredi à respecter l'accord signé, et à libérer la radio et la télévision publiques maliennes ORTM qu'ils contrôlent depuis mars.

Avec AFP

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