Donnez-moi une raison rationnelle pour aller voter

Le personnel politique actuel a terriblement failli
Le personnel politique actuel a terriblement failli

Toujours fidèle à ma responsabilité citoyenne, je me permets – dans mon droit citoyen - d’interpeller les gouvernants, quelques soit leur niveau de responsabilité, de me donner une raison valable d’aller voter.

En effet, en regardant la plupart des organisations institutionnelles, on aperçoit des structures formelles qui s’auto-perpétuent dans leur rigidité, leur gaspillage, leur caractère inhumain et leur manque de souplesse. Ainsi, ces structures institutionnelles, au lieu de représenter un atout pour la survie économique et la production de richesses, constituent alors un handicap exigeant une grande dépense d’énergie pour évoluer et changer. Ce sont des exemples parfaits d’organisations non viables.

La question que je me pose est la suivante : si dans un passé récent les mêmes dirigeants ont accentué le recul de l’Algérie, comment diable peuvent-ils garantir la prospérité du peuple maintenant et durablement ?

J’entends mes compatriotes dire que ces dirigeants font exprès de détruire et accentuer le recul de notre pays. Je ne pense pas la même chose, car en disant cela mes compatriotes leur donnent une capacité compétitive qu’ils n’ont pas, d’une part, et ils les diabolisent, d’autre part. Etant donné que ces dirigeants sont de bonne foi et ne font que ce qu’ils savent faire (détruire la performance et le développement humain), alors ils répriment et ferment toutes les portes d’accès pour une la concrétisation d’une Algérie compétente et intelligente.

Pour ma part, les réformes devraient constituer un levier pour repenser fondamentalement et reconcevoir radicalement les organisations institutionnelles afin d’obtenir des améliorations très importantes en ce qui a trait au développement humain qui est un préalable au développement économique. Cela exige qu’un regard neuf soit posé sur les institutions algériennes. La recherche de l’amélioration des conditions d’épanouissement des citoyens algériens devrait conduit à repenser de façon créative et innovatrice les fondements des institutions algériennes.

Le changement radical et fondamental, requis aujourd'hui, signifie qu’il est impérativement nécessaire (nous n’avons pas d’autres choix) de se désarrimer des pratiques qui ont conduit l’Algérie pendant une longue période, c’est-à-dire des décennies. Même, si ce sont les mêmes pratiques qui dans le passé ont été la raison du succès artificiel, elles doivent être aujourd’hui éliminées pour assurer la réussite future de notre pays. Maintenir ces pratiques dans notre monde contemporain c’est statufier toute ce qui peut être viable. Nous savons tous que toute habitude est difficile à changer, mais celle qui a fait ses preuves de réussite est, tout compte fait, la plus difficile à adopter.

Il ne s’agit pas d’être sorcier pour comprendre le mal profond qui ronge notre pays. Dites-moi comment vous mesurez, je vous dirai comment je me comporterai. Les normes ou standards des comportements dérivent des fondements du système de valeur des dirigeants des organisations institutionnelles. Ce système de valeur dépend des fondamentaux sur lequel le verrouillage s’est établi. Par exemple, sortir dans la rue et observer les comportements, un observateur avertit verra que le verrouillage est établi à travers trois fondamentaux irrationnels et destructeurs de toute performance, soient : le mépris, l’arrogance et l’ignorance. Intégrer la dimension démocratique des organisations institutionnelles dans les modèles actuels appelle un changement de paradigme dans notre façon de comprendre la démocratie et dans notre façon de mesurer celle-ci. Premièrement, nous avons affaire à un type d’innovation qui est beaucoup plus intangible que l’innovation technologique. Deuxièmement, elle n’est pas commercialisée. Enfin, elle ne repose pas toujours sur une recherche systématique. Ces caractéristiques ont une influence majeure sur la mesure.

La plupart des indicateurs actuels ne sont pas appropriés pour l’organisation institutionnelle actuelle, ces mesures sont conformes à des institutions dictatoriales. En effet, la politique ne cherche pas seulement à savoir qui innove et la statistique officielle à développer des indicateurs sur les activités des organisations innovantes mais aussi sur quoi une organisation innove et avec quels résultats. Le développement humain est une condition nécessaire mais non suffisante pour aider à changer de système, donc de normalité. Ce changement de normalité dérivera du verrouillage sur la base de fondamentaux humainement logiques et rationnels, à savoir : respect des individus, meilleur service à la clientèle et la recherche de l’excellence. A cette condition nécessaire, il faut un prérequis afin de pouvoir apporter des solutions viables, durables et au moindre coût : c’est l’empathie et la compassion. Sans ces prérequis nous ne pouvons comprendre ni atteindre la condition nécessaire.

Ainsi, messieurs les gouvernants comment puis-je voter sur des gens dont les cartes sont désuètes par rapport aux terrains actuels de la compétitivité. Le jour où vous aurez des boussoles pour vous guider vous-mêmes, alors j’aurai confiance en vous pour que vous puissiez me guider.

Ammar Hadj-Messaoud

Expert international en amélioration des capacités compétitives des organisations

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