Mourad Medelci en Libye : Alger embarrassé par la famille Kadhafi ?

Mourad Medelci a accusé la presse de faire dans le mensonge sur le dossier libyen
Mourad Medelci a accusé la presse de faire dans le mensonge sur le dossier libyen

A la veille de sa visite officielle en Libye, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a démenti les menaces adressées par le CNT libyen à Alger qui refuse la demande d'extradition de la famille Kadhafi. Cette visite, la première du genre depuis la révolution de Tripoli, répond-elle, en vrai, à cette épineuse question?

Comme à chaque fois qu’il est mis au pied du mur, le gouvernement de Bouteflika se justifie, crie au complot et tire sur tout ce qui bouge. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui est aujourd’hui, ce lundi 5 février, en Libye a justifié cette visite non par une coopération bilatérale avec une nouvelle Tripoli débarrassée de son dictateur, mais par des démentis. Non ! Moustapha Abdouldjalil, le président du CNT, n’a pas menacé les payas riverains protégeant familles et sympathisants du l’ex-colonel tué dans sa fuite éperdue, non et encore non, les nouveaux dirigeants libyens n’ont pas boudé l’Algérie. Medleci s’en prend même à la presse qui, selon lui, ne vérifie pas l’authenticité des informations : "Cette information n’a aucun fondement", a-t-il affirmé. L’Algérie, a-t-il soutenu, n’a reçu "aucun signal négatif" de la part de la Libye. Il a invité la presse à vérifier "l’authenticité" des déclarations des responsables libyens sur l’Algérie, notamment celles rapportées par les médias au sujet de menaces formulées par le président du Conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdeldjalil, contre les pays qui hébergent des membres de la famille Kadhafi et ses sympathisants.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que le CNT libyen a adressé un ultimatum à l’Algérie lui demandant d’extrader la famille Kadhafi, dont ses fils, pour être jugés par la justice libyenne. Depuis, Alger a fait la sourde oreille malgré les déclarations de la fille du dictateur, Aïcha, insultantes à l’égard de la Révolution libyenne et de ses dirigeants. Ainsi la visite du ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, diligenté par Boutefka pour faire les bons offices, a tout l’air de confirmer l’urgence qu’il y a au gouvernement algérien de régler cette affaire au plus vite d'autant que, au plus fort de l’insurrection armée et jusqu’aux dernières minutes de la prise de Tripoli, El Mouradia ne perdait pas espoir de voir un Kadhafi reprendre l’initiative et massacrer les populations.

Le pouvoir algérien, miné par le spectre de l’abstention aux législatives et dérouté par le récent attentat kamikaze qui a frappé l’un des centres névralgiques de la lutte anti-terroriste aux portes sud du pays, le Sahel, a tout intérêt à ne pas s’attirer davantage des inimitiés avec son voisin, la Libye. De fait, il s’agira surtout, lors de la rencontre entre Medelci et Abdouldjalil du sort de la famille de l’ex-dictateur qui bénéficie toujours de la protection officelle et personnelle du Président Abdelaziz Bouteflika mais aussi sur des questions sécuritaires. La récednte découverte d’un lot d’armes lourdes libyennes sur le sol algérien sera l’un des points essentiels de la rencontre.

De son côté, le Premier ministre Ahmed Ouyahia se met aussi de la partie. Il a qualifié les relations entre l’Algérie et la Libye de positives et accuse également la presse algérienne de faire dans le mensonge : "nous œuvrons pour le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays d’une manière sereine, loin des polémiques et des analyses développées par la presse."
Cette visite est la première d'un haut responsable algérien après la révolution libyenne ayant mis fin au régime de Kadhafi. Elle a été donc dictée par deux impératifs : la demande insistante du CNT pour lever "les raisons humanitaires" ayant justifié l’accueil des membres de la famille de l’ex-dictateur et la situation sécuritaire dans la région.

R.N

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Tabmimi Kahou

Dès que les nouvelles autorités libyennes ont proféré des menaces, Alger a dépéché son ministre non intilégent des affaires etrangeres. Il accourt en tremblant vers le CNT. Et ce n'est pas un secret pour parsonne: c'est pour s'aplatir devant les nouveaux maitres de Tripoli. Avec quel visage va t-il rencontrer les libyens ? Certainement avec une tête baissée et un profil bas pour se racheter lui et ses employeurs, ayant soutenu l'ex dictateur et acuilli une partie de sa famille pour des raisons humanitaires. Depuis quand ces menteurs au pouvoir sont-ils humanitaire? Eux qu'écrasent, humilient et violent les droits les plus élémentaires des Algeriens.

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madjid ali

Ce sont des tueurs qu'on s'en débarrasse

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