L'attentat kamakaze dans le sud algérien : pourquoi Tamanrasset...

Le double attentat suicide contre l'académie militaire de Cherchell, août 2011
Le double attentat suicide contre l'académie militaire de Cherchell, août 2011

Tamanrasset, près des frontières avec le Mali et le Niger, est la base militaires du "Champ" du Sahel regroupant les états-majors des armées de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger censés lutter contre l'organisation terroriste Aqmi dont les groupes terroristes infestent la région du Sahel.

L'attentat kamikaze contre le groupement de gendarmerie au coeur de la ville de Tamanrasset, ce samedi 3 mars tôt dans la matinée, intervient quelques jours à peine après la visite de la secrétaire d’état américaine Hillary Clinton à Alger durant laquelle la coopération en matière de lutte anti-terroriste a été au menu des discussions avec les autorités algériennes, notamment dans la région du Sahel infestée de groupes armés se revendiquant de l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) basée dans les régions frontalières de l'Algérie, du Niger, du Mali et de la Mauritanie.

L'Aqmi n’a pas choisi au hasard le sud, la ville de Tamanrasset près de la frontière avec le Mali et le Niger pour perpétrer un attentat kamikaze au cœur de la ville contre le groupement de gendarmerie. La méthode et le "coup d’éclat" recherché dans cette attaque sont similaires aux objectifs stratégiques recherchés dans le double attentat kamikaze qui a visé le mois d’août 2011, en période de ramadhan l’académie militaire interarmes de Cherchell, à 90km à l’ouest d’Alger quelques jours avant un autre attentat kamikaze qui a ciblé le commissariat de police de la ville de Tizi-Ouzou.

Cet attentat kamikaze de Tamanrasset serait revendiqué par le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l'ouest (MUJAO) dans un message écrit adressé ce samedi 3 mars à l'AFP au Mali: "Nous vous informons que nous sommes à l'origine de l'explosion (...) ce matin à Tamanrasset dans le sud de l'Algérie", a indiqué le MUJAO, un nouveau groupe islamiste apparu en 2011 et qui prône le "Djihad" en Afrique de l'Ouest, dans ce court message écrit.

Alors que les nombreuses prises d’otages d’occidentaux révèlent l’omnipotence d’AQMI dans la région septentrionale du Mali, le "Comité d’état-major opérationnel" (Cemoc) créée en 2010, dont le siège est en Algérie et censé lutter contre l’insécurité dans la région, particulièrement contre l’Aqmi, peine à être opérationnel sur le terrain en raison de nombreuses divergences entre es états-majors des armées du Mali, de la Mauritanie, de l'Algérie et du Niger qui le composent.

En visite d’Etat en Algérie le mois d’octobre 2011, le président malien Amadou Toumani a déclaré à la télévision algérienne:"Le Mali, tout comme l'Algérie, très jaloux de son indépendance et de sa sécurité, n'acceptera en aucune manière qu'une force militaire étrangère s'installe dans son pays même si cette force venait pour aider dans la lutte antiterroriste"

Depuis 2010, l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger (les quatre pays dits du "champ" du Sahel) ont une coopération militaire par le biais du Comité des états-majors opérationnels conjoints, installé à Tamanrasset. L’attentat kamikaze de ce samedi 3 mars tôt dans la matinée se veut une opération médiatique retentissante dans la mesure où la ville se trouve être la base du Cemoc qui est ainsi défiée dans son centre névralgique.

Pour rappel, récemment, un attentat à la bombe artisanale qui a visé un convoi militaire dans la région des Issers, dans la wilaya de Boumerdès et ayant touché un bus de transport de voyageurs. Les forces de sécurité, dans cette région continuent d’essuyer des pertes lors des opérations de ratissage. A Beni Amrane, un détachement de l’ANP a mis la main sur un important lot de matériels informatiques et de fabrication de bombes artisanales ; ce qui laisse à penser que les groupes terroristes qui infestent les fôrets de Beni Amrane n’ont pas perdu de leur capacité de nuisance, contrairement à la politique de sa minimisation par les tenants de la "Concorde nationale".

Face aux pressions des groupes terroristes affiliés à l’Aqmi qui multiplient les attentats, le pouvoir algérien fait la sourde oreille et se complait dans une attitude laxiste que traduit le message du MDN adressé via mail aux citoyens : "Nos frères souffrent du résidu des terroristes en fuite. Le devoir vous appelle à signaler toute menace..."

Aux portes des législatives du 10 mai, l’ex-FIS reprend du poil de la bête et ses militants sont objet de toutes les convoitises tant par les partis majoritaires de l’alliance présidentielle que par les formations islamistes qui partent, confiantes, au scrutin législatif.

R.N.

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