Homs, pilonnée par l'armée, compte ses dizaines de morts

Des membres de l'armée syrienne libre
Des membres de l'armée syrienne libre

Après un week-end sanglant, l'armée a poursuivi lundi 27 février le bombardement de Homs, où les rebelles continuent de résister malgré trois semaines de pilonnage intensif.

Soixante-huit civils ont été tués par des hommes armés dans la région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui dénonce un "massacre" commis par les milices civiles du régime de Bachar Al-Assad. Les corps, qui n'ont pas été identifiés, "portent des traces de balles et de coups portés à l'arme blanche."

A Homs, l'évacuation des journalistes blessés échoue de nouveau

Les négociations et les préparatifs pour évacuer les journalistes étrangers bloqués dans le quartier rebelle de Baba Amro, à Homs, ont de nouveau échouélundi. Le président français, Nicolas Sarkozy, avait pourtant affirmé plus tôt sur RTL que "l'amorce d'une solution" s'esquissait pour évacuer les journalistes blessés mercredi.

Selon le président du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS), Abdel Rahmane Attar, l'équipe d'humanitaires est entrée dans le quartier de Baba Amro, mais "un intermédiaire de Baba Amro est venu nous dire que la journaliste du Figaro Edith Bouvier refusait de sortir si les conditions qu'elle posait n'étaient pas satisfaites", a-t-il poursuivi. "Nous ne connaissons pas ses conditions et nous ne savons pas si elle a vraiment refusé car nous n'avons pas pu avoir de contacts directs avec elle", a-t-il ajouté.

Le CICR entre dans Hama, manifestations dans le reste du pays

Le Comité international de la Croix-Rouge est entré lundi dans la ville de Hama et a pu distribuer de l'aide à douze mille personnes. En plus de l'aide alimentaire, qui doit couvrir les besoins de la population pendant un mois, l'ONG a fourni du matériel médical et du matériel d'assistance.

Des manifestations ont également été organisées lundi notamment dans la ville d'Al-Qusayr, située à quelques kilomètres de la ville martyre de Homs.

Résultats du référendum sur la Constitution

Plus de 14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer sur une réforme de la Constitution syrienne, dimanche 26 février. C'est le oui qui l'a largement emporté, avec 89,4 % des suffrages. Le texte instaure le "pluralisme politique", en supprimant l'article sur la prééminence du parti Baas, mais maintient de larges prérogatives pour le président.

Ce référendum a été dénoncé, à la fois par l'opposition et par la communauté internationale, qui l'ont qualifié de mascarade. Sans attendre les résultats du référendum, l'Union européenne a d'ailleurs décidé de renforcer ses sanctions. Elles comprennent un gel des biens de la Banque centrale syrienne en Europe et une interdiction du commerce de métaux précieux, comme l'or, réalisé par le pays.

Discussions diplomatiques autour d'un armement des rebelles

La question d'armer les insurgés divise de plus en plus la communauté internationale. Lundi, c'est le Qatar qui a relancé la polémique en appelant à un soutien international de la révolte populaire, y compris en fournissant des armes à l'Armée syrienne libre. Mais les pays occidentaux excluent toujours une quelconque intervention militaire. Les Etats-Unis craignent surtout que le fait delivrer des armes à l'opposition syrienne pourrait aider Al-Qaida et le Hamas.

La voie diplomatique semble donc toujours l'unique solution pour résoudre le conflit en Syrie. Mais le blocage de la Russie et la Chine continuent de bloquertoute résolution des Nations unies. Lundi, la Chine a de nouveau affirmé "ne pas pouvoir accepter" les propos de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui a appelé la communauté internationale à pousser les deux alliés du régime à "changer de position", où ces deux pays "se mettent en travers des aspirations du peuple".

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