Sénégal : Wade admet la possibilité d'un 2d tour

L'ancien Premier ministre Macky Sall
L'ancien Premier ministre Macky Sall

L'ancien Premier ministre Macky Sall, l'un des principaux candidats d'opposition, a affirmé qu'un second tour était "inévitable".

Le chef d'État sénégalais sortant Abdoulaye Wade a estimé lundi que "tout est encore possible" au lendemain du scrutin présidentiel, sa victoire dès le premier tour ou la nécessité d'en disputer un second, alors que l'opposition sénégalaise a assuré qu'un second tour était "inévitable". "Le recensement qui à l'heure actuelle porte sur 282 collectivités locales sur 551, soit la moitié, nous classe en tête avec 32,17 %, et 25,24 % pour mon suivant. Tout est donc encore possible, victoire ou second tour", a déclaré M. Wade lors d'une déclaration à la presse.

Son ancien Premier ministre Macky Sall, l'un des principaux candidats d'opposition, a affirmé qu'un second tour était "inévitable", assurant l'avoir emporté dans les principaux départements du Sénégal, dont l'agglomération de Dakar.

"Scrutin transparent, démocratique et pacifique" (Wade)

Un des responsables de sa campagne a assuré que Macky Sall était au "coude-à-coude" avec Abdoulaye Wade. Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna).

Le président Wade a auparavant salué un "scrutin transparent, démocratique et pacifique" et rendu "hommage à la maturité, à l'esprit de tolérance et au civisme" des Sénégalais, saluant au passage ses adversaires et leurs électeurs. Les électeurs sénégalais se sont mobilisés dans le calme dimanche après des violences préélectorales qui avaient fait en un mois de 6 à 15 morts selon les sources, suscitant la crainte de nouveaux incidents le jour du vote.

Âgé de 85 ans, Abdoulaye Wade, élu en 2000 et réélu en 2007, sollicite un nouveau mandat de sept ans, mais sa candidature a été jugée anticonstitutionnelle par ses opposants. Son entourage avait assuré dans la matinée que selon les premiers résultats, "il n'y a pas de tendance lourde".

"Union" anti-Wade

Le président Wade avait été hué dimanche lorsqu'il était allé voter dans son bureau de vote de Dakar. Il y a été devancé par un autre de ses anciens Premiers ministres, Moustapha Niasse. Un second tour pourrait se montrer problématique pour le président sortant, d'autant que, sauf retournement de situation, il n'a plus de réserve de voix.

"Dans la perspective d'un second tour, le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) et ses alliés dont le candidat arrive en tête de la compétition vont naturellement explorer toutes les possibilités d'entente avec d'autres forces politiques selon des modalités à convenir ensemble", a souligné lundi Abdoulaye Wade.

"Ensemble nous relèverons ce défi, vous avez ma confiance et je sais pouvoir compter sur la vôtre", a assuré le président sortant, qui a répété à de nombreuses reprises qu'il était "sûr" de l'emporter dès le premier tour de la présidentielle, en recueillant plus de 50 % des suffrages.

Pour leur part, ses principaux opposants ont eu comme mot d'ordre commun, "Tout sauf Wade", promettant de s'unir derrière le candidat le mieux placé en cas de second tour. "Le principe, c'est de voter pour le candidat d'opposition le mieux placé". il y aura une "union" contre Wade, a rappelé Abdou Latif Coulibaly, un responsable de la campagne de Moustapha Niasse.

Participation à 60 %

Macky Sall a averti que "quiconque serait tenté de violer" la "souveraineté du peuple" qui s'est exprimée au premier tour "porterait la responsabilité de la colère populaire qu'il susciterait ainsi".

"Entendre parler de victoire au premier tour est inadmissible. Cela engendrerait des conséquences graves (...). Il ne faudrait pas bafouer encore la volonté du peuple", a-t-il ajouté. La mission d'observation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui avait déployé 150 observateurs, a indiqué lundi qu'elle avait constaté que "le calme et l'ordre ont prévalu" et qu'"aucun incident ni irrégularité majeurs n'ont été observés". Elle a conclu à "des conditions acceptables de liberté et de transparence". La France a salué de son côté "la vitalité de l'esprit démocratique des Sénégalais".

Le taux de participation a tourné autour de 60 %, selon un chiffre encore provisoire de la Céna, en baisse par rapport au taux de 70 % de la présidentielle de 2007. La date d'un éventuel second tour dépendra de l'examen de possibles recours devant le Conseil constitutionnel : la date la plus probable est le 18 mars.

Avec AFP

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