Le canon "Baba Merzoug" reviendra-t-il un jour en Algérie ?

Le canon "Baba Merzoug" reviendra-t-il un jour en Algérie ?

La fondation Casbah a renouvelé jeudi à Alger son appel pour le rapatriement du canon Baba Merzoug et de 158 autres objets appartenant au patrimoine mémoriel de l’Algérie et se trouvant en France.

Lors de la conférence de presse donnée par la fondation au forum d’El-Moudjahid à l’occasion de la journée nationale de la Casbah, les membres de la Fondation ont affirmé qu’ils continueront à réclamer la restitution du canon "Baba Merzoug", rappelant que "les pourparlers avec les officiels français sont en bonne voie", selon M. Babaci, président de la Fondation.

Le canon "Baba Merzoug", une pièce d’artillerie de 6,25m conçue de 1536 à 1542 à la fonderie de Dar Ennahas à Alger. Sa portée de 4,8km, exceptionnelle pour l’époque, donnait à l'époque à Alger la réputation de citadelle imprenable, El mahroussa, disait-on. Alger la Blanche finit toutefois par tomber aux mains des armées françaises et le redoutable canon Baba Merzoug est transporté à Brest, en 1830, par l’amiral Guy Duperré. Baptisé "La Consulaire", le canon Baba Merzoug est depuis exposé au Port de Brest (Nord de la France). Pour les autorités françaises rendre cette pièce par ailleurs précieuse pour l'Algérie ouvrirait la brèche pour les autres anciennes colonies qui ont été aussi dépouillées de vestiges et pièces archéologiques d'une valeur inestimable. Ce que ne souhaite pas la France manifestement. "Jusqu’à preuve du contraire, Baba Merzoug reste à Brest" a déclaré en décembre dernier Marc Gander, chargé de communication de la préfecture maritime au journali de l'ouest, le Télégramme de Brest : "Nous n’avons reçu aucune demande officielle concernant la Consulaire!" ajoute t-il.

Mais à Alger on ne désespère pas. Le canon "reviendra un jour dans son pays natal. Nous nous y engageons", a martelé M. Babaci dont la Fondation réclame également avec force, les crânes de célèbres résistants algériens à la conquête coloniale au début du 19e.

Les crânes de Boubaghla, Bouziane et Derkaoui, entres autres, sont conservés au Musée d’histoire naturelle de Paris. Cent cinquante-huit pièces historiques sont encore en possession des musées français, dont les effets personnels du Dey d’Alger, selon M. Babaci. Seulement on ne connaît pas de demande officielle de la part des autorités algériennes pour la réappropriation de ces pièces et autres restes de résistants algériens. Aucune déclaration n'a été faite de la part de la ministre de la culture, ni de celui des Affaires étrangères. C'est le silence radio sur cette question. Comme si l'Algérie officielle ménage la France officielle en plein présidentielle. Une polémique avec Alger alors qu'on est à la veille de la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, donc du retrait de l'armée française de notre pays ne serait pas sans conséquences sur le président actuel.

Yacine K./APS

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laid baiid

Demandez plûtot les archives coloniales... La culture on y pensera aprés.

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