Cafouillage informationnel sur l'état de santé d'Ahmed Ben Bella

Cafouillage informationnel sur l'état de santé d'Ahmed Ben Bella

Le premier président de l'Algérie indépendante serait donc sous "observation médicale à l'hôpital militaire de Aïn Naadja.

Décidément l'état de santé d'Ahmed Ben Bella a jeté dans la confusion plus d'un. Ce matin, nous écrivions que le premier président de l'Algérie indépendante était dans un état très critique. Seulement, les dernières informations rendues publiques par El Watan, avançaient qu'Ahmed Ben Bella, 96 ans, est décédé jeudi à l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja. L'information a été communiqué par la famille du défunt. Seulement à 9h13, une dépêche de l'APS annonce que Ben Bella est toujours "sous observation médicale" à l'hôpital de Aïn Naadja. Pourtant l'information du décès de Ben Bella venait d'un membre de sa famille. Qui croire du coup ? L'agence officielle ? A quelle fin maintient-on le suspense ?

Depuis déjà deux jours, plusieurs rumeurs circulaient sur l'état de santé très critique du presque centenaire Ahmed Ben Bella. Ce qui avait poussé l'APS a rendre un communiqué hier jeudi pour démentir toutes ces rumeurs. Rappelons par ailleurs qu'Ahmed Ben Bella avait été hospitalisé à Paris pour des "complications respiratoires".

Parcours

Ahmed Ben Bella est né dans une famille de paysans, le 25 décembre 1918, à Maghnia. Après des études secondaires à Tlemcen, il fait son service militaire en 1937. Démobilisé en 1940, il sera rappelé en 1943. Adjudant des Tabors au 14e RTA, il participe à la campagne de France et d'Italie. Il s'illustre aussi à Monte Cassino. A son retour en Algérie, il rejoint le PPA/MTLD et gravit rapidement les échelons. Conseiller municipal en octobre 1947, il est candidat à l'assemblée en avril 1948. Responsable de l'Organisation spécial dans la région de l'ouest, il remplacera par la suite Aït Ahmed à la tête de cette organisation. Arrêté en mai 1950, il est condamné à deux ans de prison. Il s'évade en mars 1952 et gagne le Caire puis devient membre de la délégation extérieure du MTLD. Ahmed Ben Bella sera en désaccord avec Abane Ramdane sur le congrès de la Soummam qu'il avait dénoncé. Le 22 octobre, l'avion dans lequel il voyageait avec Mohamed Khider, Boudiaf, Aït Ahmed et Mustafa Lacheraf est arraisoné par l'armée française. C'est le premier acte de piraterie de l'histoire moderne. Il passera le reste de la guerre en prison puis dans plusieurs châteaux français en compagnie des autres leaders. En 1962, il forme le clan d'Oujda avec les membres de l'état-major général, à leur tête le colonel Houari Boumediene.

A la suite d'une guerre entre les maquisards de l'intérieur et l'armée de l'extérieur, Ahmed Ben Bella sera élu le 19 septembre président de la république pour un an. Mais la coalition qui l'a aidé à prendre le pouvoir éclate. Le colonel Mohand Oulhadj, Aït Ahmed, le colonel Sadek, Yaha Abdelhafidh crééent le FFS. Chaabani entre en dissidence au sud. Un maquis est monté aussi dans le Constantinois par les fidèle de Boudiaf. Ferhat Abbas démissionne de son poste de président de l'Assemblée. Mohamed Khider rejoint l'opposition dès l'hiver 1963. Ahmed Ben Bella durcit son régime et envoie en prison un grand nombre d'anciens responsables de la révolution dont Boudiaf, Boubnider, le commandant Azzedine. Les relations avec son ministre de la Défense Houari Boumediene se dégradent. Au printemps 1965, Ben Bella entame un rapprochement avec les maquisards du FFS. Un accord est conclu et rendu public le 16 juin 1965. Trois jours plus tard, Boumediene, Bouteflika, Ali Kafi, Medjeli et d'autres commettent un coup d'Etat contre Ben Bella.

Ce dernier est envoyé en prison pour 14 ans par le nouveau homme fort de l'Algérie. C'est Chadli Bendjedid qui le libère en 1980. En mai 1984, il fonde le Mouvement démocratique algérien. Et se réconcilie avec Hocine Aït Ahmed en 1985 en concluant avec lui les "accords de Londres", une plate-forme de l'opposition algérienne. Le 29 septembre 1990, il rentre en Algérie et tente de relancer le MDA. Sans succès. A l'arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999, Ben Bella lui octroie son soutien total.

Yacine K.

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