Amara Benyounes attaque Ferhat Mehenni

Amara Benyounès
Amara Benyounès

Vedette de la campagne électorale des législatives, Amara Benyounès multiplie ses sorties médiatiques. Il s'en prend au MAK de Ferhat Mehenni pour la simple raison que le parti autonomiste a appelé au boycott du scrutin comme le RCD qu'il tacle au passage. Sa mission? sauver Bouteflika de la déroute électorale..

Scaphandrier de la campagne de Bouteflika pour les législatives du 10 mai prochain, ayant changé de sigle à son parti en un tour de main, passant d’un UDR qui a prêté main forte au deuxième mandat de Bouteflika en 2004, en un MPA (Mouvement populaire algérien) qui, formellement, veut brasser large, Amara Benyounès joue la vedette en ces temps troubles des recompositions des alliances au sein du pouvoir. Partagé entre le camp des "éradicateurs" dont il se réclame et celui des applaudisseurs de Bouteflika qu’il ne quitte pas d’une semelle, se proposant même de le sauver d’une alliance qui ne lui servirait plus à rien, lui causant plus de tord qu’elle ne le sert, l’ex-membre fondateur du RCD semble défendre l’indéfendable, du moins une cause perdue d’avance. L’on ne sait par quel miracle, il se refuse à voir en Bouteflika celui par lequel "les islamistes ont été le plus intégrés dans le jeu politique", en la Charte nationale, la politique "qui a réhabilité l’islamisme politique". Il accuse à l’emporte-pièce le gouvernement Ghozali et Liamine Zeroual d’avoir intégré les islamistes au pouvoir. A contrario, soutient-il, "Bouteflika a intégré les démocrates dans son premier gouvernement."

Il multiplie ses sorties médiatiques et veut s’imposer, sur la scène des "beni oui oui" aux législatives par un discours en vérité obsolète, consommé, appelant les "démocrates de tout bord" à s’unir pour faire barrage au terrorisme. A défaut de convaincre par cet appel à une "union", terme qu’il gomme dans le sigle de son parti, Amara Benyounès attaque ce camp démocratique qu’il appelle pourtant à former "une ligne de démarcation" avec les islamistes pour consacrer les législatives perçues par lui comme un acte de résistance des citoyens.

Dans un long entretien accordé au quotidien "El Watan" dans son édition d’aujourd’hui mardi 21, Amara Benyounès s’attaque au MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) de Ferhat Mehenni, son ancien compagnon du MCB et du RCD à sa création. En effet, à la question de savoir si le programme de son parti qui privilégie une politique de "régions" n’était pas une tentative de brouter dans les pacages autonomistes du MAK, Amara Benyounès a cette réponse cinglante : "Nous n’avons rien à voir avec cette histoire d’autonomie. Je ne chasse pas sur le terrain du MAK parce que, déjà, le MAK n’existe pas et ne se présente pas aux élections. Nous, nous sommes pour une vraie politique de décentralisation. Trop de pouvoirs sont concentrés dans la capitale, et il est temps de décentraliser." Pour lui, ni le MAK, ni le RCD n’existent pour la simple raison qu’ils ne participent pas aux élections du 10 mai prochain. Il insiste sur l’envergure "nationale" de son parti, même s’il décline un curriculum vitae kabyle, citant même quelques vers du poète mythique, l’aïeul de Hocine Aït Ahmed, cheikh Mohand U L’hocine : "Le jour où l’UDR deviendra un parti régionaliste, je démissionnerai. Et puis, très franchement, je suis fatigué de cette antienne qui veut que la Kabylie soit la chasse gardée de quelques partis politiques. La Kabylie n’est l’héritage de personne. S’il y a bien quelque chose que je ne peux pas changer, c’est bien mon lieu de naissance. Je suis né à Tizi Ouzou, maintenant s’il faut qu’à chaque fois que je passe, j’exhibe ma carte d’identité… à L’UDR, on ne s’inscrit pas du tout dans cette démarche : le FFS comme le RCD, on ne souhaite les avoir ni comme adversaires, encore moins comme ennemis, parce que - qu’on le veuille ou non - ce sont des partis de la mouvance démocratique."

Amara Benyounès, 53 ans, ancien ministre des Travaux publics puis de la Santé et ancien député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 1997-2002), a été élu secrétaire général du MPA dimanche dernier. Les congressistes ont élu les membres siégeant au sein du Conseil national mais il a reporté la désignation de la composante du secrétariat national du MPA jusqu’au lendemain des élections législatives.

R.M

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Commentaires (30) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

Son nom veut tout dire:Amara Ben Youmes, traduisez de chez les kabyles, pour ceux qui ne connaissent pas le Kabyle!

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azerzour amaynouth

Combien d'"hommes" comme Amara Benyounes et Ould Ali el hadi la Kabylie dispose-t-elle? aythourwamth athilawin!!!!

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