Maroc : le quotidien El Pais interdit pour avoir caricaturé le roi

La caricature du roi.
La caricature du roi.

Il y a quelques jours c'étaient le "Nouvelobs", "L'Express" et "le Pèlerin", des hebdomadaires français qui ont été interdits pour diffusion de l'image du prophète. "El Pais" a subi les foudres de la censure marocaine pour une caricature du roi.

Le service communication du roi Mohamed VI est sur les dents. Il n'hésite pas à fairepasser à la trappe toute publication qui, selon son appréciation porterait atteinte au roi, par ailleurs "commandeur des croyants". Et la presse internationale en sait quelque chose. Ainsi, la distribution du numéro du quotidien espagnol El Pais, daté du 16 février, a été interdite au Maroc en raison d'une caricature du roi Mohammed VI. La raison : l'image écornée du roi par un caricaturiste ! "La décision d'interdiction a été prise en application de l'article 29 du code de la presse contre toute atteinte à la personne du roi", a précisé le haut responsable du ministère de la communication. C'est dire que l'image du roi est sacrée au Maroc. On ne badine pas avec.

"Dans cette caricature, a-t-il ajouté, ya une volonté délibérée de défigurer l'image pour porter atteinte à la personne du roi". La caricature du roi dans El Pais, reprise d'une page Facebook, accompagnait un article du journaliste espagnol Ignacio Cembrero, spécialiste du Maroc.

Interrogé par l'AFP, le journaliste s'est étonné de cette interdiction indiquant que la petite caricature en elle-même était "aimable et plutôt sympathique". Selon lui, c'est la première fois depuis l'arrivée au pouvoir en janvier au Maroc du parti Justice et développement (PJD, modéré) qu'un journal étranger est interdit au motif d'une caricature du roi. Ignacio Cembrero a été, avec le directeur d'El Pais, le dernier journaliste étranger à interviewer le roi Mohammed VI en janvier 2005.

En début de semaine, un établissement privé marocain, l'Ecole de Gouvernance et d?Economie (EGE) de Rabat, a dû annuler une conférence sur les relations entre le Maroc et l'Espagne que devait prononcer, le 29 février le journaliste. Aucune raison n'a été donnée à cette annulation.

Les principaux bailleurs de fonds de cette école privée, fondée en 2008, sont l'Office Chérifien des Phosphates et un autre établissement public la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).

L'interdiction d'El Pais survient alors des hebdomadaires français ont été interdits récemment au Maroc en raison de représentations du prophète Mohamed ou de Dieu, proscrites par la tradition musulmane.

Début février, la distribution d'un numéro du magazine français Le Nouvel Observateur avait été interdite au motif qu'il comportait une représentation de Dieu. Un mois plus tôt, le Maroc avait déjà interdit la distribution de cette revue qui avait publié un dossier sur le monde arabe aux prétexte d'une représentation en couverture du visage du prophète.

L'hebdomadaire français L'Express avait aussi été interdit en janvier pour avoir publié un dossier de 95 pages sur l'islam, avec le visage du prophète Mohamed.

Il y a dix dix jours, la distribution d'un hors-série du magazine catholique Pèlerin, intitulé "50 clés pour comprendre l'islam", avait été interdite au motif qu'il contenait une "représentation" du prophète Mohamed, ce que l'hebdomadaire avait réfuté.

Avec AFP

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