Bethioua : la colère des jeunes contre le diktat des agences de recrutement

Des affrontements entre chômeurs et services de sécurité à Bethioua. Archives
Des affrontements entre chômeurs et services de sécurité à Bethioua. Archives

Ils dénoncent les passe-droits des agences de recrutement.

Des centaines de jeunes chômeurs relevant de la commune de Aïn El Bia dans la daïra de Bethioua, dans la zone industrielle de la wilaya d’Oran, viennent de barrer la route nationale n°11 à la circulation, en signe de protestation contre la manière de recrutement qu’ils ont qualifiée d'injuste. Les forces antiémeutes sont intervenues pour mettre un terme à la manifestation et tenter de disperser les manifestants. Ces derniers ont, de leur côté, réclamé aux autorités de dépêcher sur les lieux une commission gouvernementale pour enquêter sur les modalités de recrutement ainsi que sur le trafic des certificats de résidence dans cette wilaya.

Les manifestants ont indiqué qu’environ 400 employés ont été recrutés d’une manière suspecte et revendiqué de juger les responsables des agences d’emploi, qui ne s’intéressent pas à leurs préoccupations. Il est utile de noter que des accrochages ont eu lieu entre les manifestants qui ont commencé leur marche pacifiquement et les forces de la gendarmerie nationale qui voulaient disperser les jeunes chômeurs à l’aide de grenades lacrymogènes. Une confrontation physique s’en est suivie, ce qui a provoqué des blessures à trois jeunes manifestants et l’interpellation d’un grand nombre parmi eux. Un certain nombre ont été victimes de malaises et d'évanouissements dus aux gaz lacrymogènes. En réaction à cela, ils ont lancé des pierres qui ont causé des dommages à deux véhicules des forces anti-émeute et à un autobus de voyageurs venant de Mostaganem. Les forces anti-émeute ont encerclé la zone industrielle de Bethioua jusqu’à Arzew afin d’éviter d’autres évènements violents. Outre ces mesures répressives, les forces de sécurité ont instauré un état d’alerte sécuritaire sévère le long de la route nationale 11.

D’autre part le chef de daïra de Bethioua nous déclara lors d’une communication téléphonique avec notre quotidien mercredi : "Ces revendications faites par ces jeunes se rapportent à des demandes de recrutements et que les autorités vont sommer les sociétés d’appliquer les règlements quant aux procédures de recrutements". Il a ajouté que "la priorité de recrutement sera donnée aux jeunes de la daïra de Bethioua" et démentit les rumeurs d’un quelconque recrutement à ce jour d’autant plus ajouta-t-il que "la société est encore nouvelle et n’a procédé à aucun recrutement de candidat résident hors de la commune". Toujours est-il que ces évènements ont causé la fermeture de la nationale 11 durant plus de trois heures, ce qui empêché les voyageurs d’aller vers Oran. Le blocage de la route a suscité leur colère. Car ces évènements de révolte de jeunes deviennent récurrents et expriment le ras-le-bol des jeunes face au chômage.

Medjadji H.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Atala Atlale

Savez-vous comment se passe le recrutement à SH, c'est simple on fait une demande, si tôt réceptionnée la demande est classée dans un tiroir nommé bourse d'emploi. Et ces grands manitous lorsque ils ressentent le besoin de recruter quelqu'un ils consulte cette fameuse bourse, selon leurs propres critères à eux. Alors qu'ailleurs il y a un contact direct entre le candidat à l'emploi et le responsable des R. H. et bien sûr tout le questionnaire à remplir et les tests à subir. Là au moins on a une chance d'être recruté selon nos compétences et non selon nos relations. Vous pouvez attendre l'éternité avant d'être recruté d'avoir des cheveux blancs, de différer l'obtention d'un logement, se marier, acheter une voiture, prendre des vacances, voyager.

J'aimerais que ceux qui gèrent pays se posent une question bien simple : combien faut-il de temps pour obtenir un emploi, un logement, se marier etc...