Pluie de bombes sur Homs (Syrie) : 80 morts

Pilonnage sur merci des civils.
Pilonnage sur merci des civils.

Le foyer de la contestation, pilonné par le régime, paie un très lourd tribut. La Ligue arabe demande une nouvelle mission sur place, conjointement avec l'ONU.

L'essentiel

Alors même que Bachar Al-Assad promet de "faire cesser les violences", le carnage s'intensifie en Syrie. Les forces du régime continuent de pilonner Homs pour faire plier la contestation. Les militants comptent au moins 400 morts en cinq jours dans la ville rebelle, où les nombreux blessés sont traqués jusque dans les hôpitaux. D'autres villes sont aussi sous le coup de la répression. La communauté internationale s'indigne mais demeure impuissante, la résolution proposée au Conseil de sécurité de l'ONU ayant été bloquée par un double veto russe et chinois. L'Europe planche sur de nouvelles sanctions économique, la Turquie annonce une "initiative" et le Conseil de sécurité de l'ONU devrait examiner bientôt la demande de la Ligue arabe d'une nouvelle mission conjointe en Syrie.

18h50 : Le ministère libyen des Affaires étrangères a donné aux diplomates syriens 72 heures pour quitter le pays, rappelant que la Libye était parmi les premiers pays à avoir reconnu le Conseil national syrien, rapporte l'agence officielle Lana.

18 heures : David Cameron, le Premier ministre britannique : "Il est clair que ce régime veut, coûte que coûte, tuer, assassiner, blesser ses propres citoyens." "Ce que nous voyons sur nos écrans de télévision est tout à fait inacceptable... c'est vraiment épouvantable les scènes de destruction à Homs." C'est aussi ce que dit dans une note postée aujourd'hui sur son blog l'ambassadeur britannique en Syrie, Simon Collis. Récemment rapatrié par son gouvernement, il raconte à quel point il a été choqué par ce qu'il a vu de la violence du régime, et en appelle à la communauté internationale pour mettre fin à cette "tragédie en cours".

16h45 : Dans la ville de Jisr al-Shughour, au nord ouest du pays, la population défile en soutien à la population assiégée de Homs.

16h30 : Plus de quatre-vingts civils ont été tués ce jeudi par les forces du régime en Syrie, la plupart dans des bombardements sur la ville de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

15 heures : "Les habitants demandent que l'on instaure un corridor sanitaire au moins pour les femmes, les enfants et les blessés", tweete Omar Shakir depuis le quartier de Baba Amr, à Homs.

13h40 : Alain Juppé, chef de la diplomatie française, "a pris l'initiative de contacts avec tous ses homologues, notamment M. (Ahmet) Davutoglu [ministre turc des Affaires étrangères], dans tous les pays désireux de mettre un terme à la répression en Syrie et de mettre en oeuvre le plan de la Ligue arabe dans toutes ses dimensions", fait savoir le Quai d'Orsay.

13 heures : "Les roquettes pleuvent sans arrêt sur Baba Amr", un quartier de Homs, témoigne sur Twitter Omar Shakir, qui se présente comme un «citoyen journaliste», et qui poste aussi cette photo :

Outre Homs, les troupes mènent des opérations contre d'autres foyers de la contestation, comme à Deir Ezzor (est), Zabadani et Madaya à 40 km au nord de Damas, Idleb (nord-ouest), et des villes de la province de Deraa (sud), selon les militants.

10h30 : Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, annonce l'expulsion de quatre employés de l'ambassade de Syrie à Berlin soupçonnés d'avoir espionné des opposants syriens.

10 heures : Malgré la répression, les militants pro-démocratie appellent les Syriens à manifester en masse vendredi pour dénoncer l'appui de la Russie au régime de Bachar al-Assad et son veto à une résolution condamnant la répression à l'ONU, qui a accentué les divisions internationales.

En France, une "manifestation de soutien à la lutte pacifique du peuple syrien" est prévue samedi.

9h30 : Le président Mahmoud Ahmadinejad réaffirme son soutien au régime du président Bachar al-Assad.

9h10 : Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak dit ses inquiétudes sur le possible transfert d'armes «sophistiquées» de la Syrie au Hezbollah et au Liban en cas de chute du régime de Bachar al-Assad.

9 heures : Homs toujours sous les bombardements. En témoigne cette vidéo clandestine postée sur Youtube ce matin – face aux fortes restrictions imposées aux journalistes étrangers, des citoyens militants essaient de filmer pour témoigner de la situation dans leur pays :

Au moins 13 civils ont été tués dans ces nouveaux bombardements par les forces du régime, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Mercredi soir

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon annonce que la Ligue arabe lui a fait part de son intention de renvoyer sa mission controversée d'observateurs en Syrie. Les observateurs arabes avaient été déployés le 26 décembre après l'accord donné par Damas à un protocole de sortie de crise qui prévoyait un arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers et des observateurs. Mais aucune de ces clauses n'a été respectée, et la Ligue avait fini par rapatrier sa mission.

A Homs, les militants décomptent en fin de journée 50 morts pour la seule journée de mercredi, selon les militants. Depuis samedi, l'armée syrienne bombarde sans relâche mercredi la ville, considérée comme le bastion de la contestation.

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?