Djamel Ould Abbès : impassible devant le mal des Algériens

Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé
Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé

On ne s’interroge plus de ce qui se déroule dans le sentiment du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, les voyants dans les structures sanitaires publiques ont besoin d’une couleur plus écarlate dans le spectre lumineux.

Ailleurs et dans les temps reculés, des hôpitaux en situation de guerre offrent des services autrement plus efficaces. Les nôtres aujourd’hui s’ils ne tuent pas carrément, ils font agoniser les patients peut-être plus que s’ils étaient chez leur famille au moins entourés des proches.

Depuis au moins une année, les Chu affichent des manques de médicaments stratégiques qui rendent caduques les interventions des praticiens, médecins et paramédicaux. Partant du constat que ce sont les mêmes auspices relevant de la même tutelle qui décident du produit pharmaceutique à importer, l’on reste, par exemple, perplexe de voir dans une pharmacie quelconque étaler ostensiblement des produits du genre gelée royale et autres lotions capillaires tonifiantes ou crèmes de réhydratation dermique, quand depuis des mois on n’arrive pas à mettre la main sur un anti-inflammatoire indispensable.

Entre le péché de la grève et les mouroirs hospitaliers

De multiples sources glanées dans le circuit indiquent des inconséquences impliquant des fonctionnaires à califourchon entre des clans d’importateurs et des laboratoires étrangers. Capables de convaincre que le viagra est plus important que l’anticoagulant dans le cadre de la conservation de l’espèce. Quand dans certains centres de l’intérieur du pays le sérum salé est conservé dans une armoire scellée dans le bureau du professeur chef de service. Mais chez l’officine du quartier, on l’achète pour lubrifier son regard à la manière de s’approprier une pâte pour nettoyer sa dentition. Pour dire un peu dans l’anecdote que le ministère de la Santé publique ne détient pas une tête pensante unique qui le dirige

Et c’est sur ce second point que l’on a le droit et le devoir de se poser la question alors de savoir ce qui se trame dans l’esprit de Djamel Ould Abbès qui totalise une journée de grève sur deux jours sanitaires ouvrables depuis qu’il est agencé dans ce département.

Je me rappelle lorsqu’il a décrété de haram le débrayage des résidents au printemps dernier, qui revendiquaient de l’ordre et du respect dans leur cursus. Et je m’en veux un peu d’avoir écrit un article – "Derrière un langoureux sit-il un mouroir silencieux" - les froissant un peu parce que par hasard je me dirigeais vers les Centre Pierre et Marie Curie pour rendre visite à un ami cancéreux, aujourd’hui décédé.

J’avais rapporté la tragédie des cancéreux opérés nécessitant la prise en charge ultra rapide par la radiothérapie juste après l’intervention pour éradiquer les cellules infracliniques aptes à régénérer promptement la pathologie.

"La douleur qui fascine et le plaisir qui tue"

Aujourd’hui, les résidents reviennent à la charge pour dénoncer cette situation, de la permanente rupture de stock des médicaments et de l’incapacité de prise en charge par les appareillages. Selon des praticiens du Cpmc le problème est pire qu’il ne l’était en mai passé. A l’époque, le service renvoyait en moyenne une cinquantaine de malades d’urgence radiothérapique par jour, aux dernières nouvelles les équipements tombant souvent en panne, c’est le double des rendez-vous qu’on bloque, en sus des produits de remplissage et des anti-douleurs inexistants.

Ici, Ould Abbès n’a pas affaire à des patients qui peuvent blaguer dans une salle d’attente poireautant une possible confirmation de rencard pur l’ablation d’une hernie. Ils souffrent le martyre en comptant les secondes de leur infernale existence. Et pour cela seulement, il n’a pas une minute à perdre avant de se rendre à l’évidence de sa faillite dans le domaine.

Dans ce compartiment de la vie sociale ce n’est comme par son récent passé dans la gestion des sports quand il était à couteaux tirés avec un président de fédération où l’activité sportive reste quand même un jeu, dans ce pan-là de la proximité communautaire, les manquements au devoir sont comptables des plus effroyables douleurs, de la vie ou de la mort. Beaucoup de citoyens pensent sérieusement qu’il donne l’impression d’en prendre plaisir.

Pour beaucoup moins que cette déroute de l‘esprit, n’importe quel être humain responsable dans le monde s’en rendant compte, il ne fait pas tourner la semaine avant de démissionner.

Nadir Bacha

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Aziz FARES

Un cri du coeur, déchirant. Mais pensiez-vous réellement que l'Algérie était en bonne "Santé"? Ould Abbès est là pour une raison très précise. Il est totalement incompétent.

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abdennur At Qasi

L’hôpital algérien est à l'image du pays! il est miné par la mauvaise gestion, le piston, l'incompétence, l'insouciance, l'indifférence... Une "institution" atteinte d'une grave maladie tout comme l'école, la justice, l'administration... A l'hôpital, les réactifs nécessaires pour les analyses sanguines et autres, sont disponibles pour certaines personnes en revanche pour d'autres "anonymes" nada! L'imagerie médicale fonctionne pour certains alors qu'elle devrait l'être pour tout le monde! Muni d'une ordonnance, j'ai frappé à la porte de la radiologie alors que deux manipulatrices s'y trouvaient, elles ont feint l'absence! un quart d'heure plus tard à leur collègue en blouse blanche qui d'un geste miraculeux cette même porte s'ouvrit! Il était 11h40:"s'il vous plait madame, j'ai une ordonnance pour une radio numérique c'est une urgence!!!!" Awah a msiu c'est l'heure de déjeuner!

Un autre technicien qui prenait mes mesures avait dans son lugubre cagibi de bureau une sommaire frise graduée à même le mur. "1m82 moins deux cm de semelle : monsieur 1m80! j'ai tenté de le ramener à la raison : "depuis ma majorité je fais 1m74 pas plus!" Nnigh-ak 1m80 c'est 1m80!

Vol de savonnette, de dentifrice, de vêtements et même les brosses à dents ne sont pas en reste!! Chiens et chats errants dans l'enceinte même de l'hôpital et j'en passe! Evacuation de tous les malades du service urologie à la veille de l'aïd pour que le personnel parte en vacance!! Si le système a détruit le pays, le peuple l'a achevé! Dans les pays qui avancent, les citoyens participent, chacun à son niveau, à l'édification du pays. En Algérie, chaque citoyen contribue, selon ces capacités de nuisances, à la destruction de son environnement!......

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