Selon l'Onu, le CNT ne contrôle pas les "révolutionnaires" en Libye

Les milices d'anciens révolutionnaires font régner la loi.
Les milices d'anciens révolutionnaires font régner la loi.

Les Nations unies sont préoccupés par les "brigades révolutionnaires" en Libye, accusées d'avoir provoqué des incidents à Bani Walid et de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes, ont dit mercredi deux responsables de l'ONU.

La Haut Commissaire pour les droits de l'homme Navi Pillay a souligné que le gouvernement libyen n'avait "pas encore établi de contrôle effectif" sur ces "brigades révolutionnaires" qui ont combattu les troupes de Kadhafi mais n'ont pas été réintégrées dans l'armée régulière. Elle s'est dit "très inquiète des conditions de détention des personnes détenues par les brigades", dont "un grand nombre de ressortissants de l'Afrique subsaharienne" accusées d'avoir soutenu Kadhafi. Ses services ont reçu "des informations alarmantes de torture" dans ces centres de détention secrets.

Il est urgent, a souligné la diplomate, que tous les centres pénitentiaires passent sous l'autorité du ministère de la justice et du procureur général, et que les détenus soient libérés ou jugés. Elle a aussi estimé que l'armement dont disposent les brigades est "une menace pour les droits de l'homme".

Le représentant spécial de l'ONU en Libye, Ian Martin, a mis en cause les brigades dans des incidents sanglants qui ont eu lieu récemment à Bani Walid, ancien bastion du régime déchu, et à Tripoli. "Bien que les autorités aient réussi à contrôler ces incidents (...) il est toujours possible que de telles flambées de violence se reproduisent et mènent à une escalade", a-t-il estimé lors d'un débat au Conseil de sécurité sur la Libye. Le ministre de la défense a reconnu mercredi que les combats à Bani Walid "n'ont pas eu lieu entre des thowars [révolutionnaires] et des partisans de Kadhafi mais entre deux groupes de jeunes gens. L'un d'eux était la brigade du 28-Mai".

Ian Martin a déclaré que le ministère de la justice avait repris le contrôle de six prisons auparavant tenues par les ex-rebelles. Dans un rapport remis en novembre, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, évaluait à 7 000 le nombre de détenus aux mains des milices.

Par ailleurs, Mme Pillay a estimé que l'OTAN devrait fournir des renseignements sur les mesures prises pour éviter les pertes civiles lors des bombardements qui ont précédé la chute de Mouammar Kadhafi l'an dernier. "Pour l'instant tout indique que l'OTAN a fait des efforts pour réduire au minimum les pertes civiles (..) mais elle devrait fournir des informations" sur les cas de pertes civiles "et sur les mesures de prévention prises", a-t-elle déclaré devant le Conseil.

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