Devant l'intransigeance syrienne, la Ligue arabe se fissure

Les manifestations ne faiblissent pas malgré la répression du régime.
Les manifestations ne faiblissent pas malgré la répression du régime.

La Syrie refuse désormais "les solutions arabes" à la crise, a déclaré mardi 24 janvier le ministre des Aaffaires étrangères syrien, Walid Mouallem, en rejetant le nouveau plan pour lequel la Ligue arabe a demandé l'appui de l'ONU

"Fini les solutions arabes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Damas, après avoir accusé les Arabes de "comploter" pour internationaliser la crise et de prendre des décisions "en sachant qu'elles seront rejetées" par les autorités syriennes.

Mardi, la Ligue arabe a demandé à l'ONU d'appuyer son plan sur un départ à terme du président Bachar Al-Assad tandis que les pays du Golfe décidaient de retirer leurs observateurs du pays. Après avoir adopté dimanche une nouvelle initiative sur la Syrie, la Ligue arabe a demandé au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de le rencontrer à New York pour la lui présenter et demander l'appui du Conseil de sécurité.

Lui emboîtant le pas, les six monarchies arabes du Golfe ont appelé le Conseil de sécurité, dont ses cinq membres permanents, à "entreprendre toutes les mesures nécessaires pour exercer des pressions sur la Syrie et l'amener à appliquer le plan arabe de paix", selon un communiqué officiel.

Fissures arabes

L'incapacité des Arabes à s'entendre sur les à donner à leurs pressions pour pousser le régime syrien à des réformes est devenue manifeste. Le Conseil de coopération du Golfe a aussi décidé de retirer ses observateurs de la mission arabe en Syrie, suivant ainsi l'Arabie saoudite qui avait annoncé son retrait de la mission arabe lors de la réunion du Caire, pour protester contre la poursuite de la répression de la contestation en Syrie. De fait l'organisation panarabe se retrouve scindée en deux blocs. Les pays du Golfe qui poussent le régime syrien vers la sortie et certains autres dont les positions oscillent entre l'embiguité et le soutien à Bachar Al Assad comme le Liban.

Les observateurs ont été déployés le 26 décembre après l'accord donné par Damas à un protocole qui prévoit un arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers et des observateurs. Mais aucune des clauses n'a été respectée. Les autorités de Damas ne reconnaissent pas l'ampleur de la contestation populaire qui ne faiblit pas depuis mars et affirme lutter contre des "gangs terroristes à la solde de l'étranger" qui cherchent à semer le chaos dans le pays. Le Qatar avait émis la proposition d'envoi de soldats arabes, mais le régime syrien l'a balayé comme tout le reste. Il faut dire aussi que l'organisation n'est pas prête pour une telle opération et rares sont les pays enthousiates par cette décision.

Côté occidental, l'Allemagne et d'autres pays européens ont décidé de demander, eux aussi, au Conseil de sécurité de l'ONU de "soutenir" le plan arabe. Une résolution condamnant la répression en Syrie, qui a fait plus de 5 400 morts depuis mars selon l'ONU, est bloquée depuis plusieurs semaines au Conseil de sécurité par Moscou, allié traditionnel de Damas, qui s'oppose fermement à toute ingérence dans le conflit. Walid Mouallem a affirmé mardi que "personne ne peut douter de la relation syro-russe, car elle est historique et sert les intérêts des deux peuples. La Russie n'acceptera jamais une intervention étrangère en Syrie, c'est une ligne rouge".

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