Gilles Jacquier, journaliste de France 2, tué en Syrie

Gilles Jacquier, grand reporter de France 2.
Gilles Jacquier, grand reporter de France 2.

Gilles Jacquier, grand reporter pour France 2, a été tué mercredi 11 janvier en Syrie alors qu'il se trouvait en reportage à Homs, a indiqué la chaîne de télévision. Il faisait partie d'une délégation quand un obus est tombé sur les journalistes.

Ce journaliste est le premier reporter occidental tué dans ce pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, le 15 mars. Kosovo, Afghanistan, Algérie, révolutions arabes, Gilles Jacquier a couvert la plupart des conflits armés des 20 dernières années. En 2003, il obtenu le prix Albert Londres pour des reportages lors de la seconde Intifada.

"J'ai horreur de la guerre mais sur ces terrains, je peux faire de vraies rencontres. Le plus souvent les gens sont eux-mêmes, très sincères face à une caméra et on ne peut rester insensible à leur souffrance, racontait le journaliste dans une interview. Moi, j'aime surtout filmer les gens au plus près de l'action, avec leurs émotions et sans voyeurisme" Né le 25 octobre 1968, ce passionné d'images depuis sa plus tendre enfance, démarre sa carrière comme journaliste reporter d'images (JRI) dans une chaîne locale à Annecy en 1989, TV HUIT Mt Blanc. Deux ans plus tard, il entre à France Télévisions et rejoint la rédaction nationale de France 3 en 1994.

Il sillonne le monde, couvre les Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer, de Nagano, le Festival de Cannes, les élections en Afrique du Sud. Mais surtout, caméra sur l'épaule, Jacquier couvre tous les conflits depuis les années 1990, àcommencer par celui du Kosovo. Suivront la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), l'Algérie, la Côte d'Ivoire, Haïti, l'Irak, Israël, la Palestine, jusqu'aux révolutions arabes.

Blessé en Palestine

Jacquier dit avoir vu la "mort à grande échelle, avec des trous béants et des dizaines de cadavres arrivant sur des brancards et jetés là toutes les heures". Il est particulièrement bouleversé par les massacres en Algérie dans les années 1990 et dans la jungle de Kisangani au Zaïre, avant la chute de Mobutu en 1997.

En 2003, Jacquier obtient le prestigieux prix Albert-Londres avec son collègue Bertrand Coq, pour leur couverture de la deuxième Intifada. "Gilles était un excellent reporter de guerre, il n'avait peur de rien, avait un côté casse-cou mais ne prenait jamais de risques inconsidérés", témoigne Bertrand Coq. Durant leurs reportages à Naplouse, Jaquier est blessé. "Une balle avait pénétré par le côté de son gilet pare-balles et l'avait touché à la clavicule. La balle avait été extraite par un médecin suisse à l'hôpital de Naplouse", se rappelle-t-il.

Féru de sport, ancien champion de descente à ski, le grand reporter "mettait dans son travail tout l'acharnement, tout le talent et toute la motivation d'un grand sportif. Il ne rentrait jamais sans les images. Jamais", souligne Bertrand Coq. "Gilles était un des meilleurs de France 2, un homme hors norme, on est tous sous le choc, il va beaucoup, beaucoup nous manquer", a déclaré Thierry Thuillier, directeur de l'information du groupe, après l'annonce de la mort

Avec AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Afifa Ismail

Mr Jacquier mort (paix à son âme) pour être allé montrer au monde un peuple qui mourrait pour la liberté heureusement qu'en France il reste de vrais journalistes. Toutes ces vies perdues à cause de la folie d'un homme qui refuse le partage du pouvoir et accorder un peu de liberté à son peuple c'est insupportable;j'espère qu'un jour nous savourerons de voir ce Meurtrier d'El Assad jugé devant la cour pénale internationale afin que tous les martyrs de Syrie puissent reposer en paix.

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Une grande perte dans la communication de ce bas monde. Toutes mes condoléances à sa famille. Qu'il repose en paix; et que Dieu ait son âme.