Afghanistan : cas de tortures et de mauvais traitements à la prison de Bagram

Le centre prison de Baghram.
Le centre prison de Baghram.

Le gouvernement afghan a rendu public samedi 7 janvier un rapport mentionnant des cas de torture et de mauvais traitements dans la prison de Bagram, près de Kaboul, un établissement tenu conjointement par les troupes américaines et afghanes.

La publication du rapport intervient deux jours après l'ordre donné jeudi par le président afghan aux Américains de transférer d'ici à un mois à son gouvernement le contrôle de la prison de Bagram. "De nombreux cas de violations de la Constitution afghane, d'autres lois du pays et des conventions en vigueur sur les droits de l'homme" ont été relevés, avait justifié M. Karzaï dans un communiqué, après s'être entretenu avec Gul Rahman Qazi, président de la commission de surveillance de la Constitution. "L'existence de prisons dirigées par des étrangers en Afghanistan n'est absolument pas permise par notre Constitution", a expliqué ce dernier.

"Au cours de notre visite de la prison, certains des prisonniers se sont plaints d'avoir été torturés", a déclaré M. Qazi, qui s'est rendu à Bagram sur ordre du président afghan Hamid Karzaï. M. Qazi a également mentionné des prisonniers "privés de nourriture", des maintiens en détention malgré un acquittement ou au-delà de la durée de la peine. Des prisonniers se sont aussi plaints d'avoir été déshabillés pour être fouillés, a-t-il dit, sans autres précisions.

Selon M. Qazi, "moins de cas de maltraitance" ont été relevés dans la partie afghane de la prison que dans la partie américaine. Au moins 3 000 détenus sont enfermés à Bagram, en grande majorité des talibans, a indiqué un militaire afghan.

L'injonction faite jeudi aux Américains, symboliquement forte car cette prison est aux yeux de nombreux Afghans l'un des symboles de l'occupation américaine, semble être une manière détournée pour M. Karzaï d'exprimer son désaccord avec la stratégie de Washington de négocier sans lui la paix avec les talibans.

"Nous prenons au sérieux toute accusation de mauvais traitement sur un détenu", a déclaré samedi la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, pour qui Washington "travaille depuis un certain temps avec le gouvernement afghan pour transférer les centres de détention d'une manière et selon un calendrier appropriés".

AFP

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