Manifestations dimanche de chômeurs à Skikda, Ouargla et Laghouat

Un quart de la population est au chômage. Une situation qui pousse à la protestation.
Un quart de la population est au chômage. Une situation qui pousse à la protestation.

Ce sont trois villes symboles pour être des bassins pétroliers que les chômeurs ont choisi pour protester contre la corruption à l’emploi.

Des chômeurs de trois villes pétrolières algériennes, Skikda, Ouargla et Laghouat, manifesteront aujourd'hui dimanche devant les agences de l'emploi de ces villes pour réclamer du travail et protester contre des embauches extérieures, ont déclaré samedi leurs représentants à l'AFP.

Les chômeurs des wilayas de Skikda, Ouargla et Laghouat ont entamé des actions de protestation depuis plusieurs jours et accusent les multinationales et les sociétés algériennes de recourir à l'embauche extérieure.

Les jeunes de ces régions se sentent écartés par le processus d'embauche. Ils pointent même une certaines ségrégation à l'emploi. Ce que les autorités nient et rejettent à chaque fois. Les chômeurs de Laghouat ou de Ouargla ne comprennent pas comment eux habitant près des puits de pétrole ne trouvent pas de travail. "Nous réclamons du travail depuis 10 ans, en vain. Rien qu'à Ouargla, il y a une offre de 40.000 emplois pour 5.000 chômeurs de la région, mais les entreprises ne recrutent pas localement et ramènent des travailleurs hors-zone", a affirmé Tahar Belabès, coordinateur national du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).

"Nous réclamons en urgence une enquête indépendante sur les dépassements, la corruption et les passe-droits à l'Anem (Agence nationale de l'emploi). Ils veulent faire passer la question du chômage pour une question sécuritaire en nous accusant de tous les maux", a indiqué Riad Lamri, porte-parole de la CNDDC à Skikda, qui a ajouté détenir des preuves de ce qu'il avance.

"Nous sommes plus de 12.000 chômeurs dont la plupart sont détenteurs de diplômes universitaires et nous ne recevons que des offres de pré-emploi à 5.000 dinars (50 euros mois). Notre seule revendication est d'avoir un travail permanent à même d'assurer notre dignité, voilà pourquoi nous marcherons dimanche", a ajouté M. Lamri à l'AFP.

"L'ANEM utilise les postes de travail à pourvoir à des fins électorales. Elle exerce un chantage sur des chômeurs en exigeant d'eux qu'ils adhèrent à des partis, a affirmé Abbes Hadj Aissa, de la CNDDC de Laghouat. Les sociétés pétrolières recrutent sans passer par les agences locales, ce qui est contraire à la loi. Nous ne faisons que réclamer notre droit au travail comme nous l'accorde la Constitution", a poursuivi M. Hadj Aissa. En Algérie, le taux de chômage chez les jeunes, qui atteignait 50% il y a dix ans, est de 21%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Avec AFP

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