Une série d'attentats anti-chiites en Irak fait 73 morts

Une vague d'attentats a touché les chiites.
Une vague d'attentats a touché les chiites.

Cinq attentats visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette communauté à Bagdad, ont fait au moins 73 morts et près de 150 blessés jeudi en Irak, rapportent les autorités.

Ces violences s'inscrivent dans un contexte de vives tensions entre chiites et sunnites depuis le retrait des dernières troupes américaines à la mi-décembre, mais aussi de fêtes annuelles pour la communauté chiite. Moins d'une semaine après le départ des GI's, une vague d'attentats anti-chiites à Bagdad avait fait 72 morts le 22 décembre. Jeudi, un kamikaze a actionné ses charges au passage de pèlerins chiites, tuant au moins 44 personnes et faisant 81 blessés, a rapporté Sajjad al Assadi, chef du comité de sécurité de la province de Nassiria.

Le directeur du principal hôpital de la ville a fait état de 44 morts et 88 blessés. L'explosion s'est produite à un poste de contrôle de la police à l'ouest de la ville de Nassiria, à 300 km au sud-est de Bagdad.

Plusieurs centaines de milliers de pèlerins chiites devraient converger dans les jours qui viennent vers la ville sainte de Kerbala, dans le sud de l'Irak, à l'occasion de la fête chiite de l'Arbaïn, qui tombe dans une semaine. Cette fête marque la fin de la période annuelle de deuil pour l'imam Hussein ben Ali, petit-fils de Mahomet, mort en l'an 680 à la bataille de Kerbala.

Les chiites risquent fort d'être pris pour cibles à la période de l'Arbaïn, comme cela fut le cas ces dernières années, après la chute de Saddam Hussein en 2003, déclare John Drake, consultant risque du groupe AKE. Dans la matinée, un double attentat à la voiture piégée a fait au moins 16 morts et 36 blessés dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord-ouest de Bagdad, selon un bilan fourni par la police et des sources médicales. Deux autres bombes ont coûté la vie à 13 personnes et fait 32 blessés dans le quartier déshérité de Sadr City, dans le nord-est de la capitale, selon les services de santé de la ville. Un de ces deux engins explosifs était caché sur une moto. "Un groupe de travailleurs journaliers était rassemblé, en attendant d'être embauché. Quelqu'un a garé une petite motocyclette à proximité. Quelques minutes plus tard, elle a explosé, tuant des gens, en blessant d'autres et mettant le feu à des voitures", a témoigné un policier sur le site, où l'on pouvait voir éparpillés des outils et des chaussures. La police dit avoir découvert et désactivé deux autres engins explosifs.

Neuf ans après l'invasion américaine, l'Irak est toujours le théâtre d'attaques sanglantes de la part de groupes insurgés sunnites ou de milices chiites. Sadr City est le fief de l'imam radical chiite Moktada Al Sadr, dont la milice, l'armée du Mehdi, a autrefois combattu les troupes américaines et l'armée irakienne. Sadr est désormais allié au Premier ministre chiite Nouri Al Maliki.

A la mi-décembre, le chef du gouvernement a demandé au parlement de voter une motion de défiance contre le vice-Premier ministre Saleh al Moutlaq. Un mandat d'arrêt a par ailleurs été émis à l'encontre du vice-président Tareq al Hachemi, accusé de diriger des escadrons de la mort. Moutlaq et Hachemi sont des dirigeants d'Irakia, un bloc laïque soutenu par les sunnites.

Premier groupe représenté au parlement, Irakia a accepté il y a un an un accord de partage du pouvoir censé réduire les tensions interreligieuses mais se plaint aujourd'hui d'être mis à l'écart par le chef du gouvernement.

Avec Reuters

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