Les dissidents d’Aqmi au Sahel menacent la France

Le Mujao veut se différencier rapidement d'Aqmi par des méthodes encore plus radicales.
Le Mujao veut se différencier rapidement d'Aqmi par des méthodes encore plus radicales.

Après avoir kidnappé les trois humanitaires de Tindouf, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) refait parler de lui.

Le chef présumé du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui se présente comme une dissidence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a menacé la France dans un enregistrement vidéo. "Nous déclarons encore une fois la guerre à la France qui est contre les intérêts de l'islam", déclare en arabe dans cette vidéo le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, la tête couverte d'un turban et portant des lunettes fumées. De son réduit quelque part au Sahel ce Mauritanien ajoute goguenard que "le jihad sera exporté partout où cela sera nécessaire et que pour Dieu, il faut être prêt à tout", selon ses propos traduits par un interprète.

"Imposer la charia dans toute l'Afrique de l'ouest"

Dans cette même vidéo défilent les images de trois Occidentaux (deux Espagnols, un homme et une femme, et une Italienne) enlevés fin octobre dans un camp de réfugiés Sahraouis près de Tindouf, en Algérie. Le Mujao, groupe jusqu'alors inconnu, a revendiqué ces enlèvements. La dernière partie du film revient sur l'idéologie du groupe et ses ambitions affichées, en particulier "imposer la charia dans toute l'Afrique de l'ouest". Contrairement à Aqmi qui s'est bornée à activer essentiellement dans l'espace saharo-sahélien. Par ailleurs, comme dans tout message des groupes terroristes islamiste, la pratique d'un islam "pur et dur" est vantée dans ce message par de jeunes combattants noirs.

La Mauritanie a lancé la semaine dernière un mandat d'arrêt international contre Hamada Ould Mohamed Kheirou, alias Abou Qumqum. Ce mandat vise également trois autres Mauritaniens, dont Moustapha Ould Limam Chafi, homme d'influence en Afrique de l'Ouest qui a notamment négocié la libération d'otages occidentaux d'Aqmi. Ils sont accusés d'être des "membres influents" de la branche maghrébine d'Al-Qaïda, de "financement du terrorisme" et appui "à des groupes terroristes" au Sahel. Aqmi opère dans cette vaste zone difficile à surveiller et contrôler où elle a multiplié, depuis ses bases du nord du Mali, attentats, enlèvements d'Occidentaux et trafics divers, y compris de drogue. Au total, douze Européens, dont six Français, sont toujours retenus en otage dans le Sahel. Selon certaines sources, il est fort probable que le Mujao soit en rapport direct avec la secte extrémiste Boko Haram qui ensanglante depuis quelques jours le Nigeria.

Avec AFP

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Notproud

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