Agression au consulat d'Algérie : des émigrés répondent à Halim Benatallah

Affiche dénonçant le mépris des émigrés au consulat de Montpellier.
Affiche dénonçant le mépris des émigrés au consulat de Montpellier.

Nous avons reçu le communiqué de l’association des Algériens du Languedoc-Roussilon-Aveyron (ALR).

La mise au point du ministère algérien des Affaires étrangères au communiqué du 10 décembre 2011 signé par notre président, un de nos vice-présidents et par notre président d’honneur et approuvé à l'unanimité par notre conseil d’administration du 17 décembre 2011 appelle de notre part les observations suivantes.

Dans ce communiqué nous dénoncions l'exclusion, sur une base totalement arbitraire et subjective par le consul d'Algérie à Montpellier, de réelles compétences algériennes de la conférence-débat présidée par le secrétaire d’État chargé de la communauté algérienne à l’étranger M. Halim Benatallah. Une exclusion que des membres de notre direction avaient dénoncée pacifiquement, devant le portail du consulat le jour de cette conférence qui a vu, à leur grande stupeur, l'agression d'une de nos compatriote, jetée à terre et rouée de coups (bien que femme et enceinte de surcroît!) par des employés du consulat, le consul-adjoint, M. Dahmane Smaïl lui-même et le régisseur M. Mazouz Abdeldjalil.

Dans le même communiqué, nous nous inquiétions enfin de manière plus générale de l'attitude subjective excessive dont fait preuve ce même consul, nuisant ainsi à la sérénité et à l'unité de notre communauté qu'il est sensé servir conformément à la mission qui est la sienne et pour laquelle il est généreusement rétribué.

Mais voilà, au lieu de diligenter une enquête administrative sur les lieux, au lieu de vérifier les faits et les dires des uns et des autres, au lieu de s'inquiéter de cette tension dans les rapports entre ce consul et notre association, le ministère des Affaires étrangères, choisit de sortir le bâton contre ces "perturbateurs connus" qui à ses yeux, n'aimeraient pas leur chère patrie et font "obstruction à l'action du gouvernement".

Rien que çà ! Une position qui encourage ce consul à persévérer avec ses sautes d'humeurs intempestives, dans son attitude irrespectueuse et arrogante, indigne du poste qu'il occupe, qui l’encourage à se croire autorisé à intimider aujourd'hui toute personne se rendant au consulat qui aurait été identifiée sur la vidéo filmée le jour de l'incident, à proférer des menaces de représailles contre ces "perturbateurs".

Nous dénonçons ces pratiques d'un autre temps qui relèvent de l'abus de pouvoir, ces dépassements intolérables qui sont un déni de citoyenneté qui ternissent l’image de l’État, et de ses institutions et desservent l'intérêt national, au nom duquel on tente abusivement de les justifier. Voici quelques précisions susceptibles d’éclairer le jugement de chacun :

- La conférence en question qui ne devait réunir que des experts qualifiés a en fait été ouverte à nombre d’éléments faisant partie de la cour du consul, qui ne sont ni experts ni qualifiés (nous avons les preuves de ce que nous affirmons et la vérification de la liste officielle des participants à la rencontre pourra le confirmer).

- Les "perturbateurs connus" auxquels l'accès à la conférence-débat a été refusé sont par contre tous de niveau universitaire détenant chacun une expertise dans son domaine, ce qui leur a valu du reste, par le passé, d'être sollicités par la même représentation consulaire y compris sous ce même chef de poste, sauf que maintenant il ne les voit plus du même oeil parce qu’ils refusent la mainmise qu'il veut avoir sur notre association.

- Ces personnes indésirables aujourd’hui, avaient déjà été éloignées cette année (contrairement à toutes les années précédentes) de la célébration du 1er novembre à laquelle ont par contre été invités les représentants de harkis qui ont même arborés leurs médailles au cours de cette cérémonie officielle organisée pourtant à la mémoire des martyrs de la révolution algérienne (cf. le quotidien Liberté du 12 décembre 2011, rubrique radar).

- Ces "perturbateurs connus" accusés aujourd'hui d'entraver l'action du gouvernement sont ceux-là même qui invitent régulièrement le consul aux activités de leur association sans qu'il daigne y répondre.

- Ce même consul qui s'est fait représenter par son adjoint au salon des associations de Montpellier (du 11 septembre 2011) avec la consigne qu'il ne rende pas visite au stand de Algérie tenue par l’ALR où l’emblème algérien était fièrement hissé mais qu'il aille honorer de sa présence d'autres stands associatifs d'algériens où le drapeau algérien était absent.

La maire de Montpellier (pourtant en excellents termes avec le consul) et d'autres élus locaux, eux par contre se sont longuement arrêtés devant notre stand ….

- Ce même consul a décliné l'invitation qui lui avait été faite pour la célébration de l’anniversaire de l'indépendance nationale mais a assisté à un rassemblement parallèle, illicite, tenu par un groupe de nationaux qui lui est soumis et au sein duquel il "recrute" ses pions. Des indices plausibles laissent supposer qu’en matière d’invitation et d’organisation dudit rassemblement, l’apport du consulat a été substantiel (financement avec des deniers publics et usage du fichier officiel, de ressortissants immatriculés, à des fins non conformes).

- Ce même consul a décliné, également, l’invitation de l’ALR qui lui avait été faite à l’occasion du forum des associations qui s’est déroulé le 19 juin 2011 à Sète (ville symbolique d’où est partie la flotte du projet colonial en 1830) où l’emblème national a été hissé, pour la première fois, face à la mer Méditerranée. Le maire de Sète, un député et des élus locaux ont visité notre stand aux couleurs de l’Algérie.

- Les membres de la direction de notre association du bureau et du conseil d'administration ont été pourtant élus démocratiquement en AG statutaire des adhérents, tenue dans une salle publique, avec un très large quorum. Le bureau détient les documents, preuves matérielles, photos et vidéos qui attestent du caractère démocratique et légal de cette élection.

- Le consul dit malgré tout ne pas reconnaître notre association car à ses yeux elle ne serait pas légitime. En fait, il ne la reconnaît pas parce que dans sa tête il n’y a pas les personnes qu'il voulait placer et qui, elles, auraient accepté d'être instrumentalisées par lui à des fins que lui seul connaît.

L'ALR tout en tenant jalousement à son indépendance vis à vis du consulat ou de toute autre partie a pourtant toujours recherché le meilleur des partenariat possibles avec ce consul, ce que ce dernier a toujours refusé préférant poursuivre, en vain, son projet de décapiter notre association en inspirant et encourageant des tentatives de putschs.

- Ces personnes que le communiqué du MAE traite de "perturbateurs connus" sont celles qui pour la première fois à Montpellier ont organisé la commémoration des massacres du 8 mai 1945.

- Ces personnes sont celles qui, pour la première fois dans l'histoire de toute notre région, ont manifesté avec le drapeau national devant la préfecture de Montpellier pour dénoncer les massacres du 17 octobre 1961. Ces personnes curieusement, n'avaient jamais apparu comme "perturbateurs connus" aux yeux des consuls qui ont précédé à ce poste, M. Khaled Mouaki Benani ou au poste de consul-adjoint, occupé aujourd'hui par M. Smaïl Dahmane. Aussi, ces mêmes personnes n’avaient pas apparu comme "perturbateurs connus" aux yeux de l’actuel consul lorsqu’elles avaient défendu l’unité du territoire national contre un projet de scission initié par le MAK (cf. communiqué de presse du 22/09/2010 www.alrasso.fr). En l’espèce, c’est le Consul qui, par ses pratiques abusives et discriminatoires, a détourné l’action gouvernementale qui mérite, à juste titre, cette accusation de "perturbateur".

Cela dit, nous ne mettons pas tout le personnel diplomatique et contractuel du consulat d’Algérie à Montpellier dans le même sac. Nous savons discerner entre ceux qui, au sein de cette représentation consulaire, respectent les citoyens et honorent leur statut et leur devoir et ceux qui traitent les autres avec mépris et discréditent la fonction.

Pour autant aussi, nous ne nous considérons pas comme entrés en guerre contre ce consul et son adjoint mais protestons seulement contre leur comportement. Contre la vanité et la susceptibilité excessive de ce consul qui s'auto-encense devant tous ses visiteurs en calomniant les autres à propos de tout et de rien.

Ici, nous réaffirmons d'ailleurs notre volonté sincère de travailler avec tout partenaire y compris bien évidemment notre consulat, qui est et doit rester notre partenaire institutionnel, à la seule condition que cela ne se fasse pas contre nos valeurs républicaines, et citoyennes et contre l'indépendance de notre association qui n'est la propriété que de ses adhérents selon la loi du 1er juillet 1901.

Nous considérons en effet que si notre pays n’a pas avancé comme il se devait sur les plans démocratique, social et économique, c'est, entre autres, parce qu'il n'a pas eu la chance d'appuyer ses efforts sur des acteurs sociaux authentiques, représentatifs et indépendants capables de jouer véritablement un rôle de partenaires valables et efficaces et donc réellement utiles au pays et à sa population.

Montpellier le 1er janvier 2012.

Le Bureau de l Association des Algériens du Languedoc-Roussillon et de l'Aveyron (ALR) 37, rue du Faubourg du Courreau – 34000 Montpellier. [email protected] – Téléphone : 06 79 68 88 22 www.alrasso.fr

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Commentaires (5) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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laid baiid

La règle fondamentale semble être : le compétent est celui qui nous applaudit ! Seul cet Algérien là est Algérien et mérite de participer à la construction du pays. C'est maintenant que vous comprenez. Et pourtant certains Marocains l'avaient compris depuis fort lonptemps !!! Ils sont maintenant ministres.

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