La formule assassine de Sarkozy : « En Algérie, c'est Bouteflika ou les talibans »

La formule assassine de Sarkozy : « En Algérie, c'est Bouteflika ou les talibans »

« Bien sûr qu'il faut soutenir le gouvernement de monsieur Bouteflika, parce que personne ne veut d'un gouvernement Taliban en Algérie... » C’est en ces termes, pas forcément flatteurs pour Bouteflika, que Nicolas Sarkozy a justifié la main tendue à des chefs d'Etats jugés parfois peu respectable, lors de sa conférence de presse de début d'année.Le régime de Bouteflika est classé dans la même catégorie que la Libye, la Syrie ou la Russie de Poutine. Le Président Francais a formulé pour l’occasion une nouvelle trouvaille : la diplomatie de la réconciliation. "Ce que veut faire la diplomatie française, explique-t-il, c'est une diplomatie de la réconciliation. La France veut parler avec tout le monde. Bien sûr qu'il faut soutenir le gouvernement de monsieur Bouteflika, parce que personne ne veut d'un gouvernement Taliban en Algérie... Bien sûr qu'il faut aider monsieur Moubarak, en Egypte, un pays de 76 millions d'habitants... parce qu'est-ce qu'on veut là-bas ? Les frères Musulmans ? ... Mais bien sûr qu'il faut accompagner la Libye sur le chemin de la respectabilité et je ne regrette pas d'avoir essayé avec la Syrie... "

Nicolas Sarkozy est revenu notamment sur la visite de Mouammar Kadhafi et ses félicitations adressées à Vladimir Poutine.
Le président de la République française a assumé sans se démonter, la visite du colonel Kadhafi. "J'assume! La France l'a reçu, la France reçoit bien ses amis, ou alors ce n'est plus la France", a lancé Nicolas Sarkozy devant la presse réunie à l'Elysée. "Qui aurait compris qu'on reçoive quelqu'un pour l'humilier?", s'est-il interrogé. Le président rejette cependant toute idée d'une réception en grandes pompes du leader libyen: "Il n'y a eu aucun faste, il n'y a même pas eu un grand dîner d'Etat, ces dîners avec 300 ou 400 personnes", a révélé Nicolas Sarkoz.
Il a également rappelé que Kadhafi avait "laissé partir les infirmières" bulgares et "réglé le contentieux avec les victimes du DC-10 d'UTA", laissant entendre qu'il en avait fait un préalable à sa visite en France.

Fraudes ou pas, Poutine "aurait de toute façon été élu"

Nicolas Sarkozy ne regrette pas plus la visite du président libyen qu'il ne regrette d'avoir félicité son homologue Vladimir Poutine, après sa victoire aux élections législatives en Russie, alors que d'autres pays de l'Union Européenne avaient condamné ces élections à cause de forts soupçons de fraude.

"Quelle étrange conception de la politique internationale que celle qui consiste à reprocher à quelqu'un son élection, et le lendemain à demander à cette même personne (...) de vous aider à régler la crise de l'Iran, de vous aider à régler la crise du Darfour, de vous aider à apaiser les tensions dans le monde", s'est offusqué Nicolas Sarkozy.
Selon lui, il est "parfaitement ridicule de reprocher à M. Poutine une élection dont la totalité des observateurs internationaux vous diront qu'il est l'homme politique le plus populaire de Russie et qu'indépendamment des problèmes qu'il y a eu, incontestables au moment de cette élection, il aurait de toute façon été élu".
"Ce qu'il faut reprocher à M. Poutine, c'est pas d'être élu (...), ce qu'il faut lui reprocher c'est ce qu'il a fait, sur les droits de l'Homme à l'intérieur de la Russie ou sur la Tchétchénie", a-t-il néanmoins tenu à préciser.

"La diplomatie de réconciliation".

Nicolas Sarkozy a par ailleurs défendu sa tentative de dialogue avec la Syrie, au nom dit-il, de "la diplomatie de réconciliation".
"Je ne regrette pas d'avoir essayé avec la Syrie, même si nous n'avons pas obtenu de résultat", s'installant en rupture avec la politique de son prédécesseur Jacques Chirac, qui avait suspendu tout contact avec la Syrie depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.
Selon lui, la diplomatie française, "est une diplomatie de la réconciliation. La France doit parler avec tout le monde. Parce que la France veut tendre la main, la France veut être honnête, la France veut être de bonne foi", a-t-il encore ajouté, en défendant de surcroit son soutien au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ou au président vénézuélien Hugo Chavez.

L.M.

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Commentaires (23) | Réagir ?

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Matheis

Ce président n'est pas du tout doué pour la politique internationale, c'est un chef d'entreprise pas un président... J'ai honte... Heureusement que tout mon pays ne pense pas ce que cet homme dit...

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