Sous-marin russe : pas de menace de fuite radioactive, selon les autorités

Sous-marin russe.
Sous-marin russe.

Les autorités russes ont assuré vendredi que l'incendie d'un sous-marin nucléaire était maîtrisé mais pas encore éteint et ont exclu tout risque de fuite radioactive à la suite de cet incident, qui selon des experts, porte un coup à la dissuasion atomique russe.

Selon l'expert militaire Pavel Felguenhauer, l'incendie de ce submersible de classe Delta-IV, selon la classification occidentale, porte un coup à la capacité de dissuasion nucléaire russe. Le comité d'enquête de Russie a indiqué dans un communiqué qu'il ne restait que "quelques foyers circonscrits qui ne présentent aucun danger". L'incendie a consumé la coque externe du submersible, qui est recouverte d'un type de caoutchouc.

"Il faudra encore cinq à six heures pour liquider totalement l'incendie", a déclaré le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, peu avant 08h 00 GMT. Le comité d'enquête a fait état de neuf personnes hospitalisées, ayant été "légèrement" intoxiquées par la fumée. "Une partie de l'équipage est à bord du sous-marin et contrôle en permanence les paramètres de température et de dioxyde de carbone", a de son côté indiqué le ministère de la Défense, cité par Itar-Tass, sans préciser néanmoins le nombre de ces personnes. Le niveau de radioactivité sur le lieu de l'incendie du sous-marin K-84 Ekaterinbourg, est dans la norme et ne présente "pas de menace pour la population", selon un communiqué du ministère des Situations d'urgence.

L'incident a lieu à Rosliakovo, un chantier naval militaire qui dépend du port de Sveromorsk (Nord-Ouest), la base de la flotte du Nord de la marine russe. Ces localités dites "fermées" ne sont accessibles que sur autorisation spéciale.

Aucune arme n'était à bord du Ekaterinbourg, qui se trouvait sur un dock pour des travaux de réparations, et son système de propulsion nucléaire était coupé. "C'est une catastrophe énorme. Il semblerait que le navire soit perdu et même si l'on arrivait à le réparer cela prendrait des années", a dit M. Felguenhauer.

"Perdre un sous-marin nucléaire stratégique, qui pouvait encore servir de dix à treize ans, est un coup important pour le potentiel de dissuasion nucléaire", a-t-il dit, soulignant que la Russie n'avait que six bâtiments de ce type.

Le Ekaterinbourg peut transporter jusqu'à 16 missiles stratégiques Sineva, qui ont une portée de quelque 11.000 km. Le sous-marin procédait régulièrement à des essais de ce vecteur d'arme nucléaire, le dernier ayant eu lieu en juillet.

Les autorités n'ont pas encore établi les causes de l'incendie, qui s'est déclaré jeudi sur l'échafaudage en bois monté autour du sous-marin, avant de se répandre à son revêtement en caoutchouc. Le président russe, Dmitri Medvedev a ordonné, selon le Kremlin, à son gouvernement de faire toute la lumière sur l'accident.

Selon des images de la télévision, des volutes de fumée se sont élevées tout la nuit dans le ciel, illuminé par des flammes oranges. Ce submersible a été mis en service dans la marine soviétique le 30 décembre 1985, selon les agences russes. Mesurant 167 mètres de long et ayant une largeur maximale de 12,2 mètres, ce bâtiment, dont le poids à sec est de 11.740 tonnes et de 18.200 tonnes lorsqu'il est submergé, peut plonger jusqu'à une profondeur de 400 mètres. Son équipage peut comprendre jusqu'à 130 personnes.

La Russie a été endeuillée ses dernières années à plusieurs reprises en raison d'accidents à bords de submersibles. Le drame dont le monde entier se souvient fut celui du fleuron de la marine russe, le Koursk, qui avait coulé en 2000 et dont les 118 membres d'équipage avaient péri, faute de secours. La gestion de l'accident par Vladimir Poutine avait alors été vivement critiquée.

En 2008, le déclenchement intempestif du système anti-incendie à bord du sous-marin russe Nerpa, avait provoqué la mort de 20 personnes, dans l'océan Pacifique.

AFP

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