Mali : un groupe armé touareg rentré de Libye reçu à Bamako

D'autres combattants touareg refusent de déposer les armes.
D'autres combattants touareg refusent de déposer les armes.

Les représentants d'un nouveau groupe armé de Touareg revenus de Libye où ils avaient combattu aux côtés de Mouammar Kadhafi, ont été reçus jeudi à Bamako par le président malien Amadou Toumani Touré à qui ils ont exprimé leur désir de "paix".

Les deux représentants d'une partie des Touareg armés de la communauté des Iforas, originaires de la région de Kidal (nord du Mali), ont affirmé au président malien qu'ils feront "tout pour convaincre les indécis, à rejoindre pour le bien du Mali, le processus de paix".

"Nous sommes des Maliens, fiers de l'être. Nous sommes venus pour dire au président que nous sommes disposés à contribuer à l'instauration de la paix dans le nord", a déclaré l'un des représentants des combattants.

Le groupe qui a annoncé être pour la paix, dont le nombre d'hommes n'est pas connu, fait partie de ceux qui tenaient il y a encore peu des propos très belliqueux vis à vis du pouvoir central à Bamako. Des représentants d'un autre groupe de 300 combattants revenus de Libye avaient déjà rencontré en novembre Amadou Toumani Touré, pour annoncer qu'ils intégraient le processus de paix dans le nord du Mali. Mais des Touareg armés rentrés après la fin du conflit ayant abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, sont encore retirés dans les montagnes du désert du nord malien, et n'ont toujours pas dit qu'elles étaient leurs intentions.

Communauté nomade d'environ 1,5 million de personnes, les Touareg, membres de diverses tribus, sont répartis entre le Niger, le Mali, l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso. Des rébellions ont touché le Mali et le Niger dans les années 1990 et au début des années 2000, avec une résurgence de 2006 à 2009.

A la fin de ces rébellions qui combattaient pour la reconnaissance de l'identité touareg, voire pour la création d'un Etat, de nombreux militants et combattants sont partis en Libye où ils ont été accueillis par le régime de Mouammar Kadhafi, nombre d'entre eux étant intégrés dans ses forces de sécurité. Avec la chute de Kadhafi, ces hommes sont retournés avec leurs armes dans le nord du Mali, plus particulièrement dans la région de l'Azawad, entre Tombouctou et Kidal, berceau des Touareg. Leur retour a suscité de graves inquiétudes pour la stabilité d'une région déjà touchée par les activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

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