RD Congo : 24 morts depuis le résultat de l'élection

Une répression féroce est exercée contre les contestataires de Kabila.
Une répression féroce est exercée contre les contestataires de Kabila.

La RD Congo est assise sur un volcan depuis l'élection présidentielle entachée de fraude.

Les forces de sécurité de la République démocratique du Congo ont tué 24 personnes depuis que le président Joseph Kabila a été réélu lors d'un scrutin contesté par l'opposition, a annoncé jeudi 22 décembre l'ONG Human Rights Watch. Toutes les victimes à l'exception de quatre ont été tuées à Kinshasa, où l'opposant Etienne Tshisekedi, candidat malheureux à la présidentielle, est populaire, précise l'ONG, selon laquelle des éléments prouvent que les forces de sécurité ont tenté de dissimuler les morts.

Parmi les victimes figurent une femme de 21 ans et sa nièce de huit ans, toutes deux tuées par balle le jour de l'annonce des résultats électoraux, alors que la police tirait sur une foule de partisans de l'opposition dans la capitale, précise HRW. L'ONG dit tirer ses informations d'enquêtes sur le terrain, de rapports de militants locaux des droits de l'homme et de témoins. Selon le rapport, les forces de sécurité semblent avoir voulu cacher la mort des victimes en retirant rapidement les corps. Plusieurs éléments de l'armée, dont la garde présidentielle, sont en outre accusés d'avoir placé des personnes en détention dans des camps militaires de Kinshasa.

"Ces pratiques sanglantes décrédibilisent encore plus le processus électoral et laissent l'impression que le gouvernement fera n'importe quoi pour rester au pouvoir", commente Anneke Van Woudenberge, spécialiste de l'Afrique pour HRW.

Human Rights Watch a constaté que parmi les personnes tuées se trouvaient des militants et des partisans, ainsi que des personnes interpelées dans la rue, ou même dans leurs maisons. Human Rights Watch a été informé de dizaines d’autres attaques et meurtres commis par les forces de sécurité. L’organisation a lancé des recherches pour confirmer ces derniers faits et poursuit ses enquêtes.

"Depuis que Joseph Kabila a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle, les forces de sécurité ont tiré sur des petites foules, apparemment pour empêcher la tenue de manifestations contre le résultat de l’élection", a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior sur l’Afrique à Human Rights Watch.

L'opposition congolaise rejette la victoire de Joseph Kabila à l'élection du 28 novembre. Les résultats, publiés le 9 décembre, créditent le président sortant de 49 % des votes contre 32 % pour Tshisekedi. Ce dernier, qui considère avoirremporté le scrutin, prévoit de prêter serment vendredi en tant que président, ce qui alimente la crainte de nouvelles violences.

Avec AFP

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