Le diabolique double jeu du régime syrien

Al Assad a déployé son armée autour des villes contestataires.
Al Assad a déployé son armée autour des villes contestataires.

Le président syrien ouvre sa porte aux observateurs de la Ligue arabe attendu pour aujourd’hui. En arrière plan, il continue de massacrer les par centaines les manifestants.

Bachar Al Assad veut gagner du temps pour étouffer la contestation en la réprimant dans le sang. L’homme et ceux qui le soutiennent sont diaboliques, prêts à tout pour rester au pouvoir. Au bout de 5000 morts, des milliers de disparus et une situations économique particulièrement chaotique, le régime syrien entend toujours garder la main lourde sur le pays.

Alors que le régime syrien affirme ouvrir le pays aux observateurs de la Ligue arabe, il poursuit plus que jamais sa répression implacable contre les opposants qui crient leur haine d'Al Assad lors des manifestations quotidiennes qui se poursuivent dans le pays. Mardi, la Ligue arabe a confirmé l'envoi d'observateurs à partir de jeudi dans le pays.

Un déploiement d'observateurs qui aurait pu être salué par tous si les autorités syriennes n'avaient pas d'ores et déjà limité son champ d'action. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a appelé Damas à garantir "un accès total aux observateurs" à travers le pays. Or le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a expliqué lundi qu'ils pourraient "accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles". Or, la plupart des villes syriennes sont encerclées par l'armée, voire quadrillées. Le décor est donc planté d'avance par le régime pour couvrir ses innommables crimes. Eu égard à ces déclarations, il est fort probable que le régime syrien laisse les observateurs enquêter et discuter avec les manifestants. Il fera tout pour les détourner, les tromper. Et en matière de manipulation, le régime syrien a montré sa maestria diabolique. L'écrivain Burhan ghalioun, chef du conseil national syrien avait averti : Al Assad veut gagner du temps. Il n'a aucune volonté de changer. Mais la Ligue arabe semble lui laisser encore la porte ouverte.

La répression redouble de férocité

A peine ce déploiement d'obervateurs annoncé qu'on commence déjà à douter de la bonne volonté du régime syrien. Il faut avouer que les rares informations qui arrivent de ce pays fermé aux journalistes, sont inquiétantes. Mardi a été la journée la plus meurtrière dans le pays a affirmé l'Observatoire des droits de l'Homme syrien. 250 personnes ont été tuées par le régime en seulement 48 heures, selon le Conseil national syrien. "Une tuerie d'ampleur sans précédent" a dénoncé la France qui a appelé la Russie à "accélérer" les négociations au Conseil de sécurité sur son projet de résolution. "Tout doit être mis en œuvre pour faire cesser cette spirale meurtrière dans laquelle Bachar Al-Assad entraîne chaque jour davantage son peuple", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français.

Le Conseil national syrien, qui en a appelé mercredi à la Ligue arabe et au Conseil de sécurité, a évoqué "un génocide à grande échelle dans les montagnes de Zaouia, à Idleb et Homs".

Un déploiement qui aurait pu être salué si les conditions préalables réclamées par les monarchies du Golfe, à la pointe de l'initiative arabe pour la sortie de crise, avaient été respectées. Les monarchies du Golfe pourtant loin d'être des parongons de libertés démocratiques avaient non seulement exigé l'arrêt de la répression mais aussi la libération des détenus avant l'arrivée des observateurs. Le régime syien leur a répondu : les opposants continuent de tomber sous les balles. Pire encore : aucune libération n'a pu être enregistrée à quelques heures de l'arrivée programmée des observateurs.

Al Assad est le fils de son père. Il veut garder deux fers au feu. S'il profite du soutien du très autoritaire pouvoir russe, de l'Iran et du Hizbollah libanais, il ne pourra continuer à tuer son peuple longtemps.

Y. K./agences

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Afifa Ismail

Bachar Al Assad tue son peuple et la Ligue arabe déploie ses observateurs quelle mascarade! Depuis quand les Arabes sont solidaires et s'unissent pour la paix ? Ibn Khaldoun à dit au 12em siècle:"Les Arabes se sont entendus pour ne pas s'entendre". Quel visionnaire!

On ne peut pas massacrer son peuple indéfiniment, viendra un jour ou le dictateur subira les conséquences de ses actes; en attendant j'ai qu'un seul mot à dire au criminel Bachar Al Assad:

"Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre!

Mon coeur a plus d'amour que vous n'avez d'oubli!"Victor Hugo [1835]

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fati gh

Qui peuvent être derrière ce rideau, une pièce théâtrale semblable à toutes les précédentes à savoir qui est le leader, qui tue qui, qui est le coupable, qui est l'accusateur qui sont les malfaiteurs et qui va profiter du ciel bleu, de l'eau fraîche, propager ses constructions par définition non frontière par excellence à celui qui a pu combattre ses ennemis par leur propre peuple. Réveillez-vous, réveillons nous, disons bien. Le dessert sera probablement bon, moins bon, ou amère à déguster. Amen.