Mauritanie : attaque d’une gendarmerie pendant la réunion du Cémoc

Les groupes terroristes et trafiquants sévissent sur toute la sous-région du Sahel.
Les groupes terroristes et trafiquants sévissent sur toute la sous-région du Sahel.

Pendant que les chefs d’état-major d’Algérie, Niger, Mali et Mauritanie étaient en réunion à Nouakchott, un poste de la gendarmerie mauritanienne situé à Addel Begrou, à la frontière sud avec le Mali, a été attaqué mardi vers 18h par des hommes en armes.

Ce groupe armé a réussi à prendre en otage un gendarme en otage puis s’est retiré vers le Mali, a appris l'AFP de source sécuritaire. Le poste de gendarmerie n’était surveillé que par un seul homme qui a été vite maîtrisé par les assaillants supposés appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces derniers ont pris le soin de cribler de balles les locaux du poste et sa voiture dont ils ont crevé les pneus. Ils ont également pris les armes qui se trouvaient dans le local.

Selon des sources sécuritaires, les hommes armés étaient cinq au total et circulaient à bord d'un seul véhicule 4X4. Ils sont actuellement activement recherchés par l’armée mauritanienne. Il est cependant peu probable qu’ils soient rattrapés sachant qu’Addel Begrou est une localité située à quatre kilomètres seulement de la frontière avec le Mali, près de la ville malienne de Nara.

Le Cémoc en réunion à huis clos

Les chefs d'état-major des armées des pays dits du "champ" (Algerie, Mali, Mauritanie, Niger), regroupés au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), se sont réunis mardi à huis clos à Nouakchott.

Tenue sous haute surveillance, ce conclave est marqué par la participation les chefs d'état-major des armées des généraux Ahmed Gaïd Saleh d'Algérie), Gabriel Poudiougou du Mali, Mohamed Ould Cheick Mohamed Ahmed de la Mauritanie et Seyni Garba du Niger. La presse n'a pas été conviée à l'ouverture de cette rencontre, la première du genre depuis celle de Bamako tenue en novembre dernier à Bamako au cours de laquelle le général chef d'état major avait passé la direction tournante du Cémoc au chef d'état-major mauritanien.

Aucune information n'a encore filtré de cette réunion qui, selon les observateurs, serait consacrée au renforcement la coordination dans la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites.

C’est en avril 2010, que l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali ont créé le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset (sud de l'Algérie) et doublé d'un centre de renseignement à Alger. Son objectif est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d'arriver à mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés.

Dans ce cadre, des militaires algériens se trouvent actuellement dans le nord du Mali pour apporter assistance à l'armée malienne dans la lutte contre l'insécurité et le terrorisme. Et l'armée mauritanienne a pour sa part régulièrement mené depuis 2010 des opérations en territoire malien pour tenter de démanteler les bases d'Aqmi qui s'y trouvent.

Aqmi opère dans la vaste zone de la bande sahélo-saharienne difficile à surveiller et contrôler où elle a multiplié, depuis ses bases du nord du Mali, attentats, enlèvements d'Occidentaux et trafics divers, y compris de drogue.

Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, jusqu'alors inconnu.

Y.K./Agences

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