Les affrontements entre soldats et manifestants au Caire continuent

Des policiers qui s'acharnent sur un manifestant.
Des policiers qui s'acharnent sur un manifestant.

Des affrontements opposaient dimanche dans le centre du Caire, pour la troisième journée consécutive, les forces de sécurité à des centaines de manifestants réclamant toujours que l'armée quitte le pouvoir.

Selon le ministère de la Santé, les violences ont fait 10 morts et 441 blessés depuis vendredi. Les protestaires et les soldats se bombardaient mutuellement de pierres, près du Parlement dans le centre de la capitale égyptienne. "Tout est normal", ironisait Ahmed Yacoub, un manifestant. "La police et l'armée font un usage excessif de la force avec des pierres, et ils disent qu'ils protègent la révolution".

Les violences ont débuté dans la nuit de jeudi à vendredi quand l'armée a délogé des manifestants qui campaient pacifiquement depuis trois semaines devant le siège du gouvernement. Selon des témoins, l'armée est intervenue brutalement, frappant des manifestants, traînant des femmes par les cheveux et incendiant des tentes.

Des militaires en tenue anti-émeutes et armés de bâtons ont pourchassé les manifestants, les forçant à battre en retraite sur la Place Tahrir. Plus tard, les forces de sécurité ont chargé sur la place pour disperser les manifestants, incendiant leurs campements. Certains témoignages, non confirmés, faisaient état de tirs à partir de toits.

Dans une déclaration lue à la télévision officielle vendredi soir, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la démission du président Hosni Moubarak en février, a déclaré que les militaires n'avaient pas l'intention de disperser violemment la manifestation. Les soldats ont fait preuve de retenue et n'ont pas fait usage d'armes, selon le CSFA. Les affrontements, affirme-t-il, ont commencé quand un soldat a été attaqué et que des manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment du Parlement.

Le Premier ministre Kamal El-Ganzouri a de son côté justifié l'intervention des forces de sécurité et démenti que l'armée et la police aient ouvert le feu sur les manifestants. Il a accusé "un groupe (de gens) d'être arrivé à revers et d'avoir tiré sur les protestataires". Ceux qui manifestaient devant le siège du gouvernement représentent la "contre-révolution" alors que le cabinet constitue le "salut de la révolution", a fait valoir M. El-Ganzouri.

Ces violences sont les plus importantes depuis les affrontements entre manifestants et forces de sécurité, qui ont fait plus de 40 morts en novembre dans le même secteur du Caire, Place Tahrir et dans ses environs.

Elles interviennent sur fond d'élections législatives dont la première phase, qui a débuté le 28 novembre, a été marquée par la domination des partis islamistes. "Liberté et Justice", la formation des Frères musulmans, a recueilli quelque 36% des voix, tandis que le parti Al-Nour (salafiste) a obtenu 24% des voix.

La deuxième phase de l'élection a eu lieu mercredi et jeudi dans neuf des 27 provinces du pays et d'après de premiers résultats partiels, les partis islamistes sont en tête. La troisième phase du scrutin est prévue début janvier 2012. Ce sont les premières élections depuis la démission le 11 février, sous la pression de la rue, du président Moubarak.

A P.

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laid baiid

Le Mossad reprend du terrain.