Syrie : la Ligue arabe envisage de saisir le Conseil de sécurité

Les blindés encerclent toujours plusieurs villes protestataires.
Les blindés encerclent toujours plusieurs villes protestataires.

La Ligue arabe commencerait à perdre patience devant la brutalité du régime syrien. Plusieurs portes de sortie ont été ouvertes à Bachar Al Assad par cette organisation.

En réponse au projet de résolution proposé par la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU, la Ligue arabe a indiqué, samedi 17 décembre, qu'elle envisageait de saisir elle-même le Conseil de sécurité pour adopter "les décisions arabes sur la Syrie plutôt que d'autres". "Les ministres arabes des affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre vont discuter de cette question", a précisé le premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Khalifa, à l'issue d'une réunion du comité ministériel de la Ligue arabe sur la Syrie.

Cheikh Hamad a justifié la même démarche par ce qu'il a qualifié de "tergiversations de la Syrie" et qu'en l'"état actuel il n'y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise". "Nous avons tout essayé et nous n'avons abouti à rien jusqu'ici", a-t-il résumé. Le numéro deux de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a cependant fait part de de signes "positifs" en provenance du régime de Bachar Al-Assad, notamment en ce qui concerne la présence d'observateurs arabes sur le sol syrien.

Une délégation irakienne, qui s'est rendue à Damas samedi, a également fait état de "discussions positives avec le président Assad". Le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki avait annoncé jeudi l'envoi d'une délégation pour tenter de lancerun dialogue entre les autorités et l'opposition, qui a refusé jusque-là tout dialogue avec le régime. "Les Américains et l'Europe ont peur de l'après Bachar Al-Assad, c'est pourquoi ils comprennent notre initiative", avait souligné le premier ministre irakien, qui avait manifesté son désaccord avec le président américain Barack Obama, affirmant qu'il ne se sentait pas le droit de réclamer le départ du président Assad comme le fait Washington.

Négociations

Au lendemain d'une nouvelle grande manifestation dans plusieurs villes de Syrie, lors de laquelle au moins 13 personnes auraient été tuées, le régime de Bachar Al-Assad semble plus isolé que jamais. La Russie, un de ses derniers alliés, a déposé un projet de résolution évoquant le "recours disproportionné à la force par les autorités syriennes", une évolution notable dans le vocabulaire employé par Moscou sur ce sujet.

La Russie avait jusqu'à présent bloqué au Conseil de sécurité les résolutions condamnant la répression dans le sang par le régime de Bachar Al-Assad. Sur le fond cependant, le texte russe insiste toujours sur les mêmes points que les Européens et les Américains rejettent.

Sur le terrain, les manifestations se poursuivent. Et la répression toujours aussi brutale.

Avec Agences

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