Les spéculations sur la santé de Bouteflika relancées

Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika

Les déplacements du président Abdelaziz Bouteflika tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger se font de plus en plus rares. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main ces derniers six mois.

Mais, diront ses laudateurs traditionnels et nouveaux, le président s'est rendu mercredi à la wilaya de Laghouat pour y prononcer bien tardivement, comme on l’a observé, le traditionnel discours qui marque officiellement la rentrée universitaire, alors que le premier trimestre est déjà terminé.

Cependant bien avant l’annonce de cette sortie, des questions et commentaires ont émaillé la presse nationale et internationale sur les probables annonces du président et sa santé entourée d'un épais secret. Il est vrai que les silences du président devant plusieurs événements marquants et ses absences répétées reposent à chaque fois la question sur ses capacités à gouverner. Tout le monde se souvient de cette image qu’il avait donnée lors de son discours du 15 avril dernier. Le visage bouffi, défait, Abdelaziz Bouteflika était apparu presque amorphe, lisant mécaniquement son discours avec le strict minimum de gestes. Cependant, certains connaisseurs estiment que l’homme est madré, il a plusieurs tours dans son sac pour tromper amis et opinion.

Pour sa virée à Laghouat, un tapage médiatique a été mené par ses relais traditionnels pour faire accroire à des annonces révolutionnaires pour l’Algérie. Certains, presque convaincants, citant par-ci et par-là des sources autorisées jamais identifiées, prédisaient même des réponses du chef de l'Etat aux nombreuses questions qui sont au cœur du débat politique, notamment la date des prochaines législatives, la question des observateurs internationaux, la situation politique régionale. Mais qu’en est-il finalement ? Rien de tout cela à part une annonce concernant le secteur universitaire.

Ainsi, ceux qui attendaient le président Bouteflika sur tous ces sujets d’importance et bien d’autres qui taraudent le quotidien des Algériens mais aussi des partenaires de notre pays en sont pour leur frais. Car non seulement il n'a pas prononcé de discours au sens propre du terme, ce qui constitue une entorse à l'usage protocolaire établi, mais dans celui que les services de presse ont remis aux journalistes appelés à couvrir ce déplacement, il est resté très évasif et très général, estime Associated press. Un document de sept pages que le président a évité de lire à l'assistance. Trop long sans doute. Un flop ! Un coup d’épée dans l’eau, cette sortie !

Cette énième mise en scène de sa sortie à Laghouat alimente les plus folles rumeurs sur sa santé. On l’avait déjà écrit. Sa dernière sortie à Tamanrasset pour l’inauguration de la conduite d’eau In Salah - Tamanrasset a été écourtée et réduite au strict minimum pour ne pas le fatiguer manifestement. A Laghouat encore. Le fait de n'avoir pas prononcé de vive voix son discours et le fait aussi que les étapes de sa visite d'inspection soient abrégées, déléguant les inaugurations à la dizaine de ministres qui l'avait accompagné, relancent à nouveau les spéculations sur ses capacités physiques. De la présidence, aucune information ne filtre, pourtant Abdelaziz Bouteflika avait promis de rendre public régulièrement son bulletin de santé.

Un secret médical des plus hermétiques entoure la santé du président. Mais en février dernier, un câble diplomatique dévoilé par WikiLeaks est venu mettre un grain dans les rouages de l’information présidentielle. Il affirmait que le chef de l'Etat était atteint d’un cancer gastrique terminal. L’information n’a jamais été ni démentie, ni confirmée par les services de la présidence. Et le président est toujours là, malgré ses absence épisodiques.

En septembre dernier, le quotidien El Khabar, avait annoncé que le président avait pris un avion le 14 septembre de l'aéroport militaire de Blida, en direction Paris, où il a été pris en charge "dans une clinique privée à la périphérie de la capitale française". Le président aurait été accompagné par quatre personnes : son frère Abderrahim, alias Nasser, le chef du protocole à la présidence de la République, Ammar Rakik, un haut officier des services de renseignements et de sécurité, et un officier militaire de la garde présidentielle. A son retour il était resté en convalescence sans aucune intervention dans les affaires. D’ailleurs, il était absent à l’inauguration du Salon international du livre d’Alger le 21 septembre, un événement qu'il n'avait jamais raté jusque-là. Et il avait même séché la 66ème session de l’Assemblée Générale des Nations unies le lendemain. Un événement mondial attendu qui avait réuni presque tous les présidents.

Opéré à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, en novembre 2005, pour "un ulcère hémorragique de l'estomac", le chef de l'Etat, 74 ans, alterne depuis longues éclipses et brèves apparitions médiatiques quand les rumeurs deviennent insistantes sur son état de santé.

Sofiane Ayache

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Commentaires (4) | Réagir ?

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kouider

Après avoir cloné le FLN pour avoir le RND, MSP le régime pense à cloner le président pour l'avoir comme candidat du FLN au prochaines élections présidentielles. Pas de souci à faire de ce côté là.

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Nassima Chaouech

C'est l'Algérie qui agonise, lui par contre attend jusqu’à enterrer la captive des planqués des frontières, pour rentrer chez lui chez aux pays des émirs enturbannés.

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