Le prix Sakharov remis aux représentants du "printemps arabe"

Ali Farzat brandissant le portrait de Bouaziz, tous deux lauréats.
Ali Farzat brandissant le portrait de Bouaziz, tous deux lauréats.

Après le Nobel de la Paix obtenu par une Yéménité, le prix Sakharov du Parlement européen a été remis mercredi à Strasbourg à cinq représentants des révolutions arabes qui ont éclaté début 2011.

Seuls deux d'entre eux avaient pu faire le voyage dans la capitale européenne pour recevoir ce prix dédié à la "liberté de l'esprit" et aux droits de l'homme. Asmaa Mahfouz, jeune militante égyptienne des droits de l'homme très active sur internet, a espéré que l'émergence de ce mouvement démocratique marque le début d'une "nouvelle ère dans les relations entre l'Europe et le monde arabe".

"Nous avons vécu longtemps en nous basant sur les stéréotypes qui visent les Arabes et les musulmans", a-t-elle déclaré devant les eurodéputés. "Vous avez vu que l'on peut être fier des peuples arabes, que les peuples arabes pensent aux valeurs universelles, les valeurs du respect de la dignité humaines", a-t-elle ajouté.

Ahmed el Senoussi, un ancien opposant libyen, s'est montré tout aussi consensuel au moment où la victoire des partis islamistes aux élections législatives en Tunisie, au Maroc et en Egypte suscite des doutes en Europe sur l'avenir des nouveaux régimes arabes.

"Ce prix représente une motivation supplémentaire pour la consolidation des valeurs que nous avons toujours défendues, à savoir la création d'un Etat démocratique constitutionnel basé sur l'égalité entre tous", a-t-il affirmé. "Un Etat où la femme bénéficie de sa liberté pour voter, pour faire entendre sa voix", a ajouté celui qui a passé 31 ans dans les geôles du colonel Kadhafi.

Deux lauréats syriens, l'avocate des droits de l'homme Razan Zaitouneh et le caricaturiste Ali Farzat, ont adressé un message au Parlement, faute d'avoir pu quitter leur pays où l'opposition se heurte à la répression menée par les forces fidèles au président Bachar Al Assad. Le cinquième récipiendaire de ce prix doté de 50.000 euros était honoré à titre posthume. Il s'agit de Mohamed Bouazizi, jeune Tunisien de Sidi Bouzid qui, en s'immolant par le feu, le 17 décembre 2010, dans un geste de désespoir, fut à l'origine la vague de soulèvements qui a enflammé le monde arabe. Le Parlement européen a observé une minute de silence en hommage à toutes les victimes de ces révolutions.

Avec Reuters

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