Des salles de soins défectueuses, ne répondant pas aux normes médicales, des hôpitaux en préfabriqué et un CHU datant de l’époque coloniale, nullement rentable, des soins exagérément chers dans les cliniques privées, les citoyens oranais, en majorité et plus particulièrement ceux souffrant de maladies chroniques, sont confrontés à présent à une rupture sans précédent de leurs médicaments qu'ils ne trouvent plus sur les étagères de leurs pharmaciens.

Des pharmaciens qui eux-mêmes en ont marre de ces ruptures de médicaments et de ces ventes concomitantes imposées par certains grossistes. "Figurez-vous, dénonce un pharmacien, que pour pouvoir avoir 180 boîtes de Microgynon 30 mg qui s'est raréfié, certains grossistes nous imposent un lot de médicaments d'une valeur de 40 millions de centimes, un lot de médicaments imposé contre notre gré qui contient des médicaments de faibles rotation ou d'autres dont leurs dates de péremption sont limitées à moins de trois mois, des médicaments périssables, voués à la poubelle, s’ils ne sont pas vendus dans les trois mois".

Ce même pharmacien nous a affirmé que depuis plusieurs mois, 30 médicaments, propres aux maladies chroniques et à l'apaisement des souffrances des malades, sont en rupture totale, donc introuvables sur l’agglomération oranaise. Une situation anarchique que vivent malades et pharmaciens ; les premiers parce qu'ils ne trouvent pas leurs médicaments chez leurs pharmaciens, et les pharmaciens parce qu’ils ne peuvent plus prendre des médicaments en voie de péremption pour 40 millions de centimes pour les jeter après quelques mois. Une situation en somme qui va au pourrissement, disent les malades, et qui ne pourrait durer, mais jusqu'à quand ?

Medjadji H.