Louisa Hanoune (Parti des travailleurs) : "J’ai dit à Bouteflika … "

La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune.
La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune.

Louisa Hanoune veut aujourd'hui une seconde lecture des réformes. Il y a quelques jours, elle avait demandé au président de légiférer.

La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT) Louisa Hanoune a appelé mercredi le président Abdelaziz Bouteflika à demander à l'Assemblée nationale une seconde lecture des textes sur les réformes que les députés ont, selon elle, "vidés de leur substance".

"J'ai dit au président qu'il fallait qu'il use de ses prérogatives pour demander une seconde lecture" des avant-projets de loi sur les réformes politiques, a déclaré Mme Hanoune à la radio publique francophone chaîne III "Les réformes (...) ont été vidées de leur substance. La nouvelle loi sur les partis ne constitue pas une avancée", a-t-elle ajouté.

Les députés ont approuvé mardi une nouvelle loi sur les partis critiquée par certains comme un moyen de restreindre le champ d'action de l'opposition et faire barrage à tout retour en force du Front islamique du salut (FIS), interdit depuis 1992. La SG du Parti des travailleurs a accusé le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) (majorité présidentielle) d'avoir "bloqué" les réformes de M. Bouteflika. Louisa Hanoune suggère que ces partis, par ailleurs soutiens indéfectibles du président travaillent en même temps à saper "ses réformes". Difficile à croire que le président se laisse faire comme un néophyte de la politique. Mais pour Louisa Hanoune, ces partis tiennent un double langage : "Ils siègent avec le président au Conseil des ministres, approuvent les projets de loi et donnent ensuite des instructions à leurs députés pour voter contre ces textes", a-t-elle avancé. Il y a quelques jours, Hanoune a appelé le président à passer au-dessus de l'assemblée en légiférant.

Fin novembre, la vice-présidente du Sénat, Zohra Drif-Bitat, personnalité issue de la révolution algérienne, avait déjà critiqué les députés de la majorité pour avoir dénaturé un projet présidentiel sur la représentation des femmes en politique. Les députés avaient rejeté l'obligation inscrite dans le projet initial de proposer un quota de 33% de femmes sur toutes les listes électorales.

De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) a estimé que les nouvelles lois "sont des copies des anciennes lois qui imposent l’hégémonie du ministère de l'Intérieur sur la vie politique nationale". Selon Ali Laskri dans une déclaration à l'APS : "Ces réformes et lois sont destinées beaucoup plus à la consommation externe et à l’embellissement de la façade politique ; elles sont un socle pour des réaménagements au niveau du sérail. D’autre part, elles empêchent d’amorcer une dynamique et de créer un climat de changement et de démocratisation du pays."

L'Assemblée nationale doit voter la semaine prochaine une nouvelle loi sur les associations et une autre sur l'information. Ces textes entrent dans le cadre des réformes décidées par Abdelaziz Bouteflika dans le sillage des révolutions arabes et des protestations qui ont émaillé l'Algérie durant l'année 2011.

Yacine K./AFP

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Commentaires (11) | Réagir ?

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Nassima Chaouech

Opportuniste à outrance elle mange à tous les râteliers et s'enrichit outrageusement par un mandat à vie dans "un club de billards pour gérontocrates" et deseouvrés sans scrupules. Enlevez sa photo du site, elle heurte l'ordre public.

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madjid ali

C'est la serveuse du système. Elle a participé au viol de la Constitution.

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