Un Égyptien et une Algérienne condamnés à 10 ans de prison pour espionnage

Deux peines de 10 ans de réclusion criminelle ont été prononcés par le tribunal criminel près la cour d'Oran à l'encontre d'un ressortissant égyptien et d'une Algérienne reconnus coupables respectivement des chefs d'accusation d'"espionnage" et "trahison".
Ce procès est intervenu après pourvoi en cassation, conformément au double degré de juridiction sur lequel est basé le système judiciaire algérien qui permet le recours à la Cour suprême en vue d'un nouveau jugement. Le premier verdict avait été rendu le 16 novembre 2009, l'accusé de nationalité égyptienne avait écopé de 15 ans de prison et 10 ans pour sa complice.
L'arrestation des mis en cause remonte à octobre 2008, suite à la découverte d'un support audiovisuel (CD-Rom) contenant des photos prises dans l'enceinte de la zone industrielle d'Arzew où le ressortissant égyptien était employé dans une société étrangère spécialisée dans les travaux sous-marins, sous traitante pour le compte de STH filiale de compagnie nationale Sonatrach.
L'accusé a déclaré qu'il s'agissait de photos destinées à faire connaître son profil physique auprès de sa coaccusée résidant dans une autre wilaya qu'il avait connue en formant, dit-il, un numéro de téléphone au hasard. Il avait précisé qu’il ne pouvait la rencontrer en raison de son assignation professionnelle au complexe d'Arzew. La version "affective" est récusée par l'accusation qui s'appuit sur le fait que les prises de vue ont été réalisées dans des sites interdits à la photographie en raison de leur caractère "stratégique". Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public avait réclamé le maintient des peines prononcées en première instance. De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé l'innocence, arguant notamment de la relation affective entre les deux mandants et du fait que les sites photographiés sont accessibles, selon eux, par simple clic sur le web.
Medjadji H.
Commentaires (0) | Réagir ?