Un mort dans des heurts entre police et manifestants au Caire

Les manifestations ont repris ce matin au Caire.
Les manifestations ont repris ce matin au Caire.

Un manifestant a été tué samedi matin au Caire dans des heurts entre la police égyptienne et des militants qui bloquaient l'entrée du siège du gouvernement, première victime après deux jours d'accalmie dans la capitale, a affirmé à l'AFP une source médicale.

L'incident s'est produit vers 7h lorsque, selon des témoins, la police anti-émeutes a attaqué à coup de grenades lacrymogènes des manifestants qui ont campé toute la nuit devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination d'un nouveau Premier ministre par l'armée. Des renforts de manifestants sont arrivés de la place Tahrir et ont répliqué avec des pierres et cocktails molotov.

Des milliers d'Egyptiens occupent l'emblématique place depuis plus d'une semaine pour réclamer le départ du pouvoir du Conseil suprême des forces armées, accusé de vouloir maintenir sa mainmise sur les affaires du pays et de perpétuer la politique de répression de l'ancien régime

L'incident de samedi est survenu à 48 heures des premières élections depuis la chute de Hosni Moubarak, alimentant les craintes que le scrutin soit émaillé de violences. Vendredi, l'armée au pouvoir a nommé Kamal Al-Ganzouri, 78 ans, comme nouveau Premier ministre en remplacement d'Essam Charaf, démissionnaire. Mais le choix de cet ancien chef du gouvernement sous Hosni Moubarak a immédiatement été rejeté par la foule à Tahrir.

Kamal Al-Ganzouri, nommé Premier ministre par l'armée au pouvoir en Egypte, a affirmé espérer former son gouvernement de salut national "avant la fin de la semaine prochaine", appelant à attribuer des portefeuilles à des jeunes, dans un entretien avec la télévision publique. Il a déclaré aussi "faire face au vide sécuritaire" et relancer le développement du pays. M. Ganzouri, 78 ans et ancien chef de gouvernement sous Hosni Moubarak, a affirmé qu'il serait "très heureux d'avoir des jeunes à ses côtés".

"Ganzouri dégage"

Des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés vendredi au Caire pour réclamer le départ du pouvoir militaire, rejetant également son nouveau Premier ministre, à leurs yeux trop lié au régime Moubarak. Cette manifestation dite "de la dernière chance" s'est déroulée sans violences, après plusieurs jours marqués par de graves affrontements au Caire et dans d'autres villes, qui ont fait officiellement 41 morts et plus de 3.000 blessés. Des centaines de protestataires ont bloqué dès vendredi soir l'entrée du siège du gouvernement pour empêcher M. Ganzouri d'y pénétrer, et s'apprêtaient à camper sur place.

"Dégage!", "Ganzouri est un feloul (vestige)", "Révolution!" scandaient les manifestants. Plusieurs mouvements de jeunes ont présenté une liste de cinq noms pour le remplacer, parmi lesquels celui de Mohamed El Baradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la Paix, qui s'est joint vendredi à la foule sur la place Tahrir.

Avec AFP

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