Tunisie : l'armée et la gendarmerie contrôlent le centre du pays

Des violences sur fond de misère sociale  et de chômage agitent régulièrement la Tunisie
Des violences sur fond de misère sociale et de chômage agitent régulièrement la Tunisie

Des blindés de l'armée et de la gendarmerie patrouillaient vendredi matin à Mdhilla, une localité du gouvernorat de Gafsa, théâtre de violences depuis la publication mercredi de résultats d'un concours de recrutement à la Compagnie des Phosphates de Gafsa, principal employeur de la région.

Des violences ont éclaté mercredi dans cette ville ainsi qu'à Oum Larayes, une autre localité de la région, après la publication des résultats d'un concours de recrutement à la CPG. Des locaux de la compagnie ont notamment été saccagés et incendiés.

"Tout le monde est sur le qui-vive" à Mhdilla, où des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont répétés dans la nuit de jeudi à vendredi malgré le couvre-feu nocturne instauré dans le gouvernorat. "Un demandeur d'emploi n'ayant pas trouvé son nom sur la liste d'embauches a mis le feu à sa propre maison et tenté de s'immoler", ont rapporté des témoins à l'AFP par téléphone.

"Ma demande d'emploi a été jugée prioritaire par la compagnie mais elle n'a jamais été transmise à l'administration", s'est de son côté lamenté Açil Yahyaoui, 18 ans, qui a retrouvé son dossier à moitié brûlé dans les locaux incendiés de la compagnie. La CPG est le principal pourvoyeur d'emplois dans cette région défavorisée et traditionnellement frondeuse. Accusée de pratiquer népotisme et corruption dans sa politique de recrutement, la compagnie estime de son côté ne pas pouvoir embaucher tout le monde.

"Le problème est que tous les habitants de la région exigent d'être employés par la CPG, même les coiffeurs et les épiciers", déclarait jeudi à l'AFP un cadre du Groupe chimique tunisien, maison mère de la CPG.

Un mouvement de protestation sociale soutenu par les syndicats avait secoué la région de Gafsa durant plusieurs mois en 2008. Violemment réprimé, ce mouvement est considéré comme les prémisses de la révolution tunisienne de 2011 qui a chassé Ben Ali du pouvoir le 14 janvier dernier.

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