Deux géologues français ont été enlevés au Mali

Les otages détenus par Aqmi au Sahel depuis une année.
Les otages détenus par Aqmi au Sahel depuis une année.

Deux ressortissants français ont été enlevés dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 novembre à Hombori, localité située entre Mopti et Gao, dans le désert malien, par des hommes armés, a-t-on appris de sources policière, sécuritaire et municipale maliennes.

Sept hommes armés sont venus kidnapper à leur hôtel ces deux Français, des géologues qui travaillaient pour une cimenterie de la région, ont précisé ces sources. Les hommes armés ont pénétré dans l'hôtel, ont kidnappé les Français puis les ont emmenés en direction du Grand Nord malien, selon cette source, des informations confirmées par des services de sécurité et la police.

Six ressortissants français retenus Sahel

Une source à la mairie de Hombori a précisé que l'enlèvement s'était produit vers 1 heure du matin, heure locale (2 heures, heure de Paris) alors que les deux géologues venaient de faire un compte-rendu de leur journée de travail à leurs collègues maliens.

Le Nord malien abrite plusieurs bases d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'où cette organisation prépare des attentats commis au Mali et dans d'autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie), procède à des enlèvements d'Occidentaux et se livre à divers trafics. L'enlèvement de ces deux Français porte à six le nombre de ressortissants français retenus au Sahel.

Le 16 septembre 2010, sept personnes ont été enlevées par Aqmi dans le nord du Niger, à Arlit, site d'extraction d'uranium : un cadre du groupe nucléaire français Areva et son épouse, tous deux Français, et cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de Satom, société sous-traitante d'Areva. Le 24 février, la Française, le Togolais et le Malgache ont été relâchés. Mais les quatre autres Français sont toujours otages.

Cet enlèvement intervient également quelques heures après la libération d'une humanitaire française enlevée mardi dans le sud du Yémen. Elle travaillait pour le comité international de la Croix-Rouge sur place.

Le Cemoc peine à lutter contre le terrorisme

Outre les problèmes alimentaires, le retard dans le développement, voire la famine, la sous-région saharo-sahélienne est surtout au centre d'un transit d'armes venues de Libye. Mais pas seulement, les groupes terroristes d'Aqmi y écument les voies en toute liberté. Le groupe Boko Haram du lointain Nigeria est l'autre client sérieux pour les services de sécurité de la sous-région. Ce qui donne une certaine profondeur en Afrique aux mouvements terroristes si jamais il y a connexion entre eux. En face, les Etats s'avèrent incapable d'assurer un minimum de sécurité sur cette immense bande sahélienne. Confrontés qu'ils sont à des problèmes d'effectifs de leurs forces de sécurité. Ce qui n'a pas échappé aux hommes d'Aqmi qui se sont repliés du sud algérien vers la partie nord du Mali, Niger et la Mauritanie. Un Comité d'états-majors opérationnels conjoints (Cemoc) a bien été mis en place il y a un an dont le siège se trouve à Tamanrasset.

Les chefs d'Etat-major des armées du Mali, du Niger, de la Mauritanie et de l'Algérie se sont rencontrés d'ailleurs lundi à Bamako (Mali) pour renforcer la lutte contre le terrorisme et l'insécurité dans le Sahel. Les hauts gradés des armées de ces quatre pays se sont rencontrés pour approfondir, dit-on, la coordination face aux implications du conflit libyen et ses répercussions sécuritaires. Mais hormis le transfert du commandement à la Mauritanie, rien de problant n'en est sorti. Ce conglomérat de militaires se réunit pour fixer la prochaine réunion pendant que sur le terrain, Aqmi marque des points, sévit, récupère des armes et de l'argent. Jusqu'à présent, il est regrettable d'avouer qu'aucune avancée notable ni opération conjointe ne fut mené par cet organisme pour reprendre le contrôle de la sous-région.

Yacine K./AFP

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