Les cadres d’ABM emprisonnés à Serkadji sont en grève de la faim

La prison de Serkadji
La prison de Serkadji

Les détenus Mohamed Antri Bouzar, Toufik Sator et Djaidir Abderrazak, cadres à la société Algerian Business Multimedia (ABM), condamnés à 6 ans de prison ferme pour les deux premiers et à 5 ans de prison ferme pour le troisième dans une affaire de malversation, ont entamé mercredi une grève de la faim, a annoncé leur collectif de défense.

Les trois avocats de la défense ont animé un point de presse au sein des bureaux du bâtonnat d’Alger. Le but de cette sortie médiatique ? S'élever contre la "dérive judiciaire".

"L’objectif de cette grève de la faim consiste à faire respecter le droit des justiciables et l’application de la loi dans toute sa rigueur", a indiqué le porte-parole de la défense, Belaârif Mohamed Tayeb, lors d’une conférence de presse. Selon ce dernier, lors du procès qui s’est déroulé en octobre dernier au tribunal correctionnel de première instance de Sidi M’hamed, les droits élémentaires de la défense ont été "bafoués", précisant que cette affaire a été déclenchée sur la base d’un rapport émanant de l’Inspection générale de la DGSN, auquel la défense "n’a pas pu accéder" car "non transmis", a-t-il dit, au procureur de la République.

"La défense n’a pas pu prendre connaissance du rapport d’analyse comparative des onduleurs proposés par la société ABM et ceux proposés par son concurrent, la société Room Service, rapport établi par le laboratoire de la police scientifique", a ajouté Maître Belaârif.

S’agissant du jugement prononcé le 9 novembre dernier et condamnant les 25 inculpés à des peines allant de 3 à 7 ans de prison ferme, Me Belaârif a indiqué que le juge "a déduit les éléments qu’il a considérés comme constitutifs des infractions imputées à chacun des prévenus pour motiver leur condamnation". "Ces éléments sont basés essentiellement sur le lien de parenté entre Oultache Chouaïb (principal accusé dans l’affaire) et Sator Toufik, directeur général-adjoint d’ABM", a-t-il expliqué. Me Belarif estime que le jugement "repose sur quatre piliers de soutènement qui risquent de s’écrouler au moindre souffle de bon sens". Il précise son argumentaire : "Le lien entre Oultache et Sator constitue seul, aux yeux du juge, toutes les infractions". Puis ajoute en pointant certaines parties de l'affaire manifestement intouchables : "Les 0,12% des actions détenues par Sator dans ABM ne lui donnent pas le droit d’avoir un pouvoir décisionnel. Il est rentré après que le Fonds koweitien d’investissement (Faki) se soit retiré. Un fonds qui a fait perdre à l’Algérie 4 milliards de dollars, mais dont les auteurs n’ont jamais été inquiétés".

Rappelons enfin que le procès en appel est prévu pour le 11 décembre prochain.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (0) | Réagir ?