La Syrie condamnée par l'Assemblée générale de l'ONU

Outre l'Egypte toutes les monarchies arabes ont soutenu le texte de résolution.
Outre l'Egypte toutes les monarchies arabes ont soutenu le texte de résolution.

La commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi 22 novembre une résolution condamnant la répression sanglante des manifestations en Syrie et la "persécution" exercée par le régime syrien à l'encontre des manifestants.

La résolution, adoptée à une large majorité de 122 votes pour, 13 contre et 41 abstentions, condamne les "exécutions arbitraires et l'usage excessif de la force" contre les manifestants qui réclament le départ du président Bachar Al-Assad et appelle les "autorités syriennes à immédiatement cesser toutes les violations des droits de l'homme". Elle était parrainée par plusieurs pays arabes (Bahreïn, Jordanie, Koweït, Maroc, Qatar et Arabie saoudite) et l'Egypte a également voté pour. La Russie et la Chine se sont en revanche abstenues. En octobre déjà, ces deux pays avaient bloqué un projet de résolution similaire au Conseil de sécurité.

Une résolution dont la France s'est félicitée. "La France appelle avec force le régime syrien à entendre le message de l'ONU et à en tirer sans délai toutes les conséquences. Face à l'extrême gravité de la situation, la France poursuivra, dans toutes les enceintes concernées, ses efforts afin d'obtenir l'arrêt des violations des droits de l'homme et des exactions contre les civils en Syrie", a-t-il souligné.

Le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague a quant à lui salué un "signal d'unité dans la condamnation des violations systématiques des droits de l'homme par le régime syrien", ajoutant que la pression internationale sur le régime syrien s'intensifierait "aussi longtemps que la crise syrienne se [poursuivrait]". Allant plus loin, le premier ministre turc avait déjà appelé Bachar Al Assad à quitter le pouvoir.

L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Djaafari, a pour sa part dénoncé un texte sans signification aucune et l'a qualifié d'initiative politique inspirée par les Etats-Unis. La répression du mouvement de contestation sans précédent contre le régime Assad, qui secoue la Syrie depuis la mi-mars, a fait plus de 3 500 morts, selon l'ONU.

17 victimes don six enfants mardi

Malgré les pressions internationales et l'isolement croissant, le régime de Bachar Al-Assad continue de réprimer dans le sang le mouvement de révolte populaire lancé depuis plus de huit mois. Mardi, dix-sept personnes, dont six enfants et adolescents, ont été tuées par des balles tirées par l'armée et les forces de sécurité dans les régions de Homs et d'Idleb, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Quatre jeunes de 10, 11, 13 et 15 ans ont été tués par des tirs indiscriminés de la part de militaires et membres de services de sécurité postés à un point de contrôle à Houlé", une localité au nord-ouest de Homs dans le centre du pays, a indiqué cette organisation dans un communiqué. Un cinquième enfant âgé de 6 ans a trouvé la mort dans un quartier de Homs, a-t-elle ajouté. Dans l'est du pays, un adolescent de 12 ans a par ailleurs péri lorsque les forces du régime ont ouvert le feu sur une manifestation à Deir Ezzor.

Trois autres civils ont été tués par balle dans la ville de Homs, à 160 km au nord de Damas, selon l'OSDH. A Talbissé, à 15 km au nord de Homs, un civil a également trouvé la mort, victime de tirs provenant d'un point de contrôle. En outre, un "déserteur" a été abattu à Qousseir, au sud de Homs. A Idleb, à 320 km au nord-ouest de Damas, trois frères ont été tués par les forces de sécurité alors qu'ils circulaient en voiture.

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