Enfants handicapés de joueurs de l'EN : le silence méprisant de la tutelle

Mustapha Dahleb veut aussi savoir la vérité sur cette affaire de dopage d'anciens joueurs de l'EN
Mustapha Dahleb veut aussi savoir la vérité sur cette affaire de dopage d'anciens joueurs de l'EN

Malgré le déluge d'informations et de témoignages d'anciennes gloires du football national, c'est motus et bouche cousue au sein des autorités sportives algériennes

Depuis quelques jours, nous assistons à un véritable déballage d'informations très inquiétantes sur un probable dopage massif pratiqué par des médecins étrangers (Europe de l'Est) sur les joueurs de l'équipe nationale de football, - voire même de handball - des années 1980. Celle justement qui avait porté haut les couleurs algériennes pendant pas mal d'années. La première salve sur ce triste épisode qui ne trouve pas son épilogue est tirée par le joueur Kaci Saïd dont nous avions repris le témoignage. D'autres joueurs lui ont emboité le pas, comme Djamel Menad et Chaïb, en reconnaissant qu'ils ont aussi des enfants handicapés. Mustapha Dahleb, ancien milieu de terrain de l'EN veut lui aussi connaitre la vérité. Pour le moment, la polémique est seulement suscité par les joueurs de football, mais qu'en est-il des autres sportifs : les coureurs, les nageurs ou les hanballeurs ?

Les révélations sont extrêmement graves, elles touchent des hommes et des enfants qui n'avaient rien demandé de tel. La coincidence des cas de handicaps d'enfants de joueurs appelle interrogations et des réposnes claires de la tutelle. Mais ni le ministère de la Jeunesse et des Sports, ni la Fédération algérienne de football ne semble intéressés de trouver des réponses aux questions de ces joueurs. Kaci Saïd le dit bien : la question n'est pas financière, elle est éthique. Nos anciennes gloires méritent une réponse. Autrement dit, une enquête indépendante qui leur permettra de savoir que contenaient reellement tous les médicaments et autres "vitamines" qu'ils avaient pris durant leur carrière au sein de l'EN.

Yacine K.

Dans l'entretien suivant accordé à El Khabar, Kaci Saïd revient sur l'épisode et pointe l'arrivée des médecins de l'Europe de l'Est qui auraient joué les premiers rôles dans cette affaire de dopage.

Il semble que votre affaire ait pris d’autres dimensions ?

C’est vrai, notre affaire a été relayeé par des journaux français et de sites internationaux, et en attendant que le ministère de tutelle réagisse et déponde à notre demande d’ouvrir une enquête, nous découvrons chaque jour un nouveau nom d’un ancien joueur qui est dans notre cas, comme l’ancien gardien international Lyes Theldja, le joueur de Tlemcen Bettadj et récemment le joueur d’El Harrach Hamoui qui a deux enfants handicapés, sans oublier certains joueurs de l’équipe de handball et d’autres sportifs.

Mais les noms que vous avez cités ne jouaient pas à la même période que vous ?

Je ne le nie pas mais tout le monde doit savoir qu’à l’instar de ce qui arrivé à l’équipe nationale les grands clubs ont vu au lendemain de la réforme sportive arriver des dizaines d’entraineurs et de médecins d’Europe de l’Est.

Les récentes déclarations du médecin russe "Sasha" sur un des sites sportifs ont-elles renforcé vos doutes ?

Bien sur, même s’il a déclaré que cela ne c’était résumé qu’à des vitamines, il est évident qu’il essaye de se blanchir, il a également parlé de vitamines du nom de « lvto » qui selon lui était courantes à cette époque, personnellement je ne les connais pas et je ne sais leur utilité ni leur effets, la déclaration du professeur français Mondinard dans un des journaux local a attiré mon attention, il n’écarte pas à son tour la possibilité d’un lien entre ce qui arrive et les produits dopants et a souligné que cela pouvait causé la même maladie que celle dont souffre ma fille madina.

L’ancien capitaine de l’équipe nationale Ali Fergani a écarté cette possibilité et a déclaré que le taux des joueurs qui ont eu des enfants handicapés reste faible en comparaison au nombre de joueurs qui sont passés par l’équipe nationale durant la période des médecins russes dans les années 80 ?

Avec tout mon respect pour mon camarade Fergani je pense que ce qu’il dit est sans fondement, j’ai discuté du sujet avec expert en statistique et il m’a dit que si le nombre de joueurs était de dix joueurs sur 100 qui sont passés par l’équipe nationale c’est un très grand échantillon.

L’ancien entraîneur de l’équipe nationale Mahieddine Khalef pense que vos accusations sur les dopants nuisent à l’image de l’équipe des années 1980 ?

Mahieddine Khalef doit savoir que les résultats quelques soient leurs valeurs iront aux archives, mais nos enfants iront à la tombe après que nous ayons partagé quotidiennement leur souffrances, Khalef parle de résultats mais nous nous parlons de nos enfants, il ne soit pas s’attribuer ce que l’équipe a réalisé, tout le monde y a contribué, de Mekhloufi en 1975 aux joueurs du Front de libération nationale (FLN, années 1960) Soukan, Maouche, ceux qui ont mené les verts au mondial en Espagne, Khalef a pris le train en marche.

Certains pourraient penser que ce que vous dites de Khalef est un règlement de comptes parce qu’il vous a écarté de la liste des 22 au mondial en Espagne ?

Tout ce que j’ai dit est la vérité, cela n’a rien à voir avec sa décision de m’écarter en 1982, contrairement à lui j’ai participé à tous les matchs éliminatoires et lorsqu’il m’a écarté je n’ai pas perdu espoir je suis revenu est j’ai participé au mondial au Mexique.

Lire par ailleurs nos précédents articles :

- Mohamed Chaïb : "On prenait des comprimés sans savoir ce que c’était"

- Kaci Saïd : pourquoi des joueurs de la glorieuse EN ont des enfants handicapés ?

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