Le Cemoc sur papier, l’Aqmi sur le terrain

Des terroristes de l'Aqmi dans le Sahel (photo AFP)
Des terroristes de l'Aqmi dans le Sahel (photo AFP)

Aujourd’hui, les chefs d'états-majors du Cemoc (Comité d’état-major opérationnel) se réunissent à Bamako pour lever les obstacles dans leur stratégie de lutte contre l'Aqmi dont le bilan est mitigé.

Selon l’information rapportée par un correspondant de RFI à Bamako, aucune patrouille commune organisée, aucune opération militaire commune ne contre al-Qaïda au Maghreb islamique. "Le Comité d’état-major opérationnel Cemoc, depuis sa création, il y a maintenant un an et demi, n’existe en grande partie que sur le papier. Le quartier général de l’organisation basé dans le sud algérien reste sans troupes d’opérations ; le centre de renseignements basé à Alger fournit des communiqués, en réalité des catalogues de vœux pieux ; des rencontres, comme celle qui se tient aujourd’hui à Bamako, mais toujours pas d’opérations militaires coordonnées des quatre pays sur le terrain.

Les obstacles à lever sont énormes et les pays du «champ» ont du mal à accorder leurs violons. Les Maliens, par exemple, ne cachent pas que pour vaincre al-Qaïda au Maghreb islamique, il faut des opérations communes d’envergure, coordonnées sur la durée, dans tout le Sahel. L’Algérie, de son côté, rechigne à sortir ses troupes hors de ses frontières et fait de la lutte contre Aqmi, l’affaire des seuls pays du Sahel. En attendant, les combattants d’Aqmi sont de plus en plus nombreux sur le terrain laissé libre. Ils recrutent, s’installent et fortifient leur position, sans oublier que la Libye est devenue pour eux un marché à bon prix, à vil prix, pour s’approvisionner en armes de guerre."

Hier le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, présent à Alger, en réponse à une question de l’AFP sur une éventuelle intervention des forces algériennes dans les pays voisins dans le cadre du Comité d’état-major a affirmé que "Les militaires algériens doivent pouvoir intervenir dans tout le Sahel" dans le cadre du Cemoc, alors qu’Alger a toujours combattu l’ingérence étrangère dans les autres pays. Mohamed Bazoum a indiqué que le Cemoc, composé des états-majors militaires de l’Algérie, du Niger, du Mali et de Mauritanie, chargé d’assurer la sécurité au Sahel, "se devait d’être opérationnel", sans préciser la nature de ces obstacles.

Les discussions reprendront sur le sujet aujourd’hui à Bamako. Dans sa dernière édition de 2011, la revue militaire El Djeich ne donne aucun bilan chiffré de la lutte anti-Aqmi sur le terrain. Elle revient en détail sur les missions du Cemoc. Pour une meilleure façon de lutte contre le terrorisme, la revue a indiqué que les quatre pays de la sous-région du Sahel "ont mis en place une stratégie efficace. Compte tenue de la grande superficie et les reliefs de la région, il a fallu coordonner les efforts sur le plan local et adopter une perception commune qui se traduisent par des opérations opérationnelles efficiente". Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah s'était rendu en avril dernier en visite officielle au Mali pour prendre part à une réunion extraordinaire du comité d’état-major opérationnel conjoint pour établir un plan sécuritaire d’urgence pour faire face à la dégradation de la situation dans la sous-région du Sahel, davantage vulnérabilisée par le conflit armé déclenché en Libye.

RN/RFI

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Commentaires (1) | Réagir ?

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R A M E S S E S II

CEMOC ou Si Moh ou Akhamokh c'est un peu la même chose. Au fait chaque pays, l'Algérie, la France via son ingénieur, les Etats Unis, le Mali, le Maroc, la Maurétanie, le Niger, la Libye, le Nigeria a crée sa propre Aqmi au Sahel.

Pourquoi El Qaida n'existe qu'avec le pétrole, l'uranium, l'or, le phosphate et autres matières,... ? Pour l'islam, c'est un peu comme prêcher dans le désert.

Dahmane