Syrie : des opposants armés attaquent des installations des services de renseignement

Répression et manifestations sont quotidiens depuis plusieurs mois.
Répression et manifestations sont quotidiens depuis plusieurs mois.

Des déserteurs de l'armée syrienne ont attaqué tôt, mercredi 16 novembre, une installation des services de renseignement des forces aériennes située au nord de Damas

De l'action pacifique, la révolte populaire syrienne est en train de glisser chaque jour dans la guérilla urbaine. Des membres de l'armée syrienne libre ont procédé vers 1 h 30 à des tirs de roquette et de mitrailleuse sur l'installation. L'attaque a été suivie d'une fusillade et des hélicoptères ont survolé la zone, ont indiqué des sources proches de l'opposition. "J'ai entendu plusieurs explosions, des échanges de tirs de mitrailleuses", a dit un habitant de la banlieue de Harasta, qui a requis l'anonymat. On ne faisait état d'aucune victime dans l'immédiat, et la zone des affrontements restait inaccessible, a-t-on appris auprès de militants de l'opposition.

Les services de renseignement des forces aériennes et de l'armée orchestrent la répression des manifestations hostiles au régime qui a fait plus de 3 500 morts depuis la mi-mars, selon l'ONU. Les autorités syriennes imputent les troubles à des "groupes terroristes armés" bénéficiant du soutien de l'étranger et font état de 1 100 militaires et policiers tués depuis le début du soulèvement populaire lancé dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne.

La Syrie boycotte la réunion de Rabat

Le ministère des Affaires étrangères de la Syrie a annoncé dans la soirée que son pays ne participerait pas à la réunion de la Ligue arabe ni à la réunion arabo-turque prévues mercredi à Rabat. "La décision de la Syrie de participer aux réunions de Rabat était due au souhait de certains pays arabes, mais, après les déclarations de responsables marocains, la Syrie a décidé qu'elle n'y participerait pas", selon un communiqué des affaires étrangères cité par la télévision syrienne sans plus de précisions.

Pourtant, le régime du président Bachar Al-Assad avait fait un geste en direction de la Ligue, en libérant plus d'un millier de détenus "impliqués dans les événements en Syrie et qui n'ont pas de sang sur les mains", selon un communiqué officiel syrien. Ces libérations sont intervenues à la suite de la décision de la Ligue, samedi, de suspendre Damas des travaux de l'organisation pour l'obliger à appliquer un plan arabe prévoyant notamment la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes. Néanmoins, la journée d'hier a été l'une des plus sanglantes depuis le début des manifestations. Plus de 70 victimes sont tombées sous les balles des forces de sécurité.

Avec agences

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