L'Europe renforcera ses sanctions contre le nucléaire iranien

William Hague, MAE britannique et son homologue hollandais, Uri Rosenthal.
William Hague, MAE britannique et son homologue hollandais, Uri Rosenthal.

A l'issue d'une réunion à Bruxelles, les Européens se sont dits prêts lundi 14 novembre à renforcer encore leurs sanctions contre l'Iran sur le dossier nucléaire, suite au rapport de l'AIEA, mais ils divergent sur l'opportunité de laisser planer la menace de frappes militaires.

William Hague, le ministre des Affaires étrangères britannique, indique ne pas envisager ou prôner pour le moment d'action militaire contre l'Iran en raison de son programme nucléaire assurant par ailleurs que "toutes les options devraientrester sur la table".

Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a rejeté lundi toute discussion sur de possibles frappes militaires contre l'Iran. "Des sanctions plus sévères sont inévitables si l'Iran continue à refuser de coopérer avec l'AIEA", mais "nous ne participons pas à la discussion sur une intervention militaire, nous estimons que telles discussions sont contreproductives et les rejetons", a-t-il dit.

Pour sa part, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est concentré sur les sanctions renforcées que les occidentaux veulent adopter contre l'Iran. "Il faut nous préparer à durcir les sanctions pour éviter toute intervention irréparable", a-t-il dit, ajoutant qu'"une intervention militaire serait pire que le mal et nous entraînerait dans une spirale non maîtrisable".

Quelles sanctions ?

Ces nouvelles sanctions pourraient être formellement annoncées lors de la prochaine réunion des ministres de l'UE, prévue le 1er décembre. D'ici là, les Européens "exhortent" Téhéran à "répondre aux inquiétudes internationales sur la nature de son programme nucléaire via une collaboration totale avec l'AIEA", selon les conclusions de la réunion.

Ces sanctions viendront renforcer les quatre séries de mesures économiques et financières adoptées par l'ONU depuis 2007. S'y ajoutent les sanctions prises séparément par les Occidentaux, qui vont plus loin.

L'hostilité déclarée de la Russie et de la Chine à de nouvelles sanctions ne laissant que peu de marge de manoeuvre aux Européens et aux Américains, ceux-ci examinent donc la possibilité de cibler les exportations de pétrole ou la Banque centrale iranienne, mais de telles sanctions ne seraient pas sans conséquence sur l'économie européenne.

Consultations USA, Chine et Russie

Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), M. Obama a indiqué que les Etats-Unis tiendraient des consultations avec Moscou et Pékin dans les prochaines semaines pour exercer une pression supplémentaire sur l'Iran. M. Obama a estimé que lors de son entrée en fonctions début 2009, le monde était divisé sur la question du nucléaire iranien. "A présent, le monde est uni et l'Iran est isolé", s'est félicité le président américain. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a exigé vendredi que l'Iran réponde dans les prochains jours au rapport de l'AIEA.

Le dossier iranien a aussi une dimension de politique intérieure pour M. Obama. Mitt Romney, l'un des favoris de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle, a promis samedi que l'Iran "n'obtiendrait pas l'arme nucléaire" s'il est élu en novembre 2012. Interrogé sur ces déclarations, M. Obama s'est montré cinglant. Le nucléaire iranien "est-il une question simple ? La réponse est non", a-t-il déclaré. "Quiconque prétend le contraire fait (...) de la politique politicienne ou alors ne sait pas de quoi il parle." "Le monde entier et également l'Iran comprennent parfaitement à quel point nous sommes déterminés à empêcher que l'Iran devienne une puissance nucléaire et qu'une course à l'arme atomique ait lieu dans la région", a assuré le président américain.

Avec AFP

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