Syrie : l'oncle de Bachar Al-Assad se positionne pour prendre sa place

Rifaat Al Assad avait tenté un coup d'Etat en 1983 contre Hafez Al Assad.
Rifaat Al Assad avait tenté un coup d'Etat en 1983 contre Hafez Al Assad.

Rifaat Al-Assad appelle son neveu à quitter le pouvoir pour éviter une guerre civile.

L'oncle exilé du président syrien Rifaat Al-Assad a souhaité, dimanche, incarner une nouvelle voix de l'opposition en prônant la création d'une alliance internationale qui négocierait la démission de Bachar Al-Assad en échange de garanties pour sa sécurité et permettrait de le remplacer par un membre de sa famille. Le frère cadet de l'ancien président Hafez Al-Assad, longtemps considéré comme son successeur, a pris, dimanche, dans un hôtel parisien la tête d'un nouveau mouvement d'opposition, le Conseil national démocratique, dont la direction est composée essentiellement de membres de son propre parti l'Alliance nationale démocratique unie et d'ex-membres du parti Baas au pouvoir.

"La solution serait que les pays arabes garantissent (à Bachar Al-Assad) sa sécurité à lui pour qu'il puisse démissionner et le remplacer par quelqu'un qui a un soutien financier et qui va assurer la survie des gens de Bachar après sa démission, c'est quelqu'un qui doit être de sa famille (...), moi ou un autre", a-t-il déclaré. Selon Rifaat Al-Assad, exilé entre Paris et Londres depuis 1984, "le régime est prêt à partir, mais il veut des garanties pas seulement pour les personnes qui en sont membres, mais aussi pour qu'il n'y ait pas de guerre civile après son départ" entre la minorité alaouite (branche de l'islam chiite) au pouvoir et la majorité sunnite.

"Alliance internationale ou arabe pour négocier avec le gouvernement"

Face aux divisions au sein de l'opposition, au Conseil de sécurité de l'ONU et à la Ligue arabe, "il faut une sorte d'alliance internationale ou arabe (...) qui pourrait elle-même entrer en négociations avec le gouvernement" et "être une vraie garantie pour les concessions que pourrait faire le régime", a-t-il prôné citant outre les pays arabes la France, la Grande-Bretagne, la Russie, ou l'Iran.

Rifaat Al-Assad, né en 1937, se présente comme la troisième voix entre le Conseil national syrien (CNS qui regroupe la plupart des courants de l'opposition), "un groupement de Frères musulmans qui se cachent derrière une personne que personne ne connaît en Syrie (Burhan Ghalioune)" et "qui veut le combat", et "l'opposition de l'intérieur qui veut (un) dialogue" qui n'a aucune chance d'aboutir, selon lui. Longtemps membre du sérail, il s'était illustré à la tête des brigades de défense dans l'implacable bataille contre les Frères musulmans et est accusé d'avoir lancé ses troupes en 1982 à l'assaut de Hama (nord), tombée aux mains des islamistes sunnites. "Une légende", selon lui. La répression avait fait entre 10 000 à 25 000 morts, selon Amnesty International. En 1983, il avait tenté un coup d'État.

AFP

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