Transports urbains à Oran : la galère des usagers

Prendre un bus à Oran comme ailleurs dans le pays relève du parcours du combattant.
Prendre un bus à Oran comme ailleurs dans le pays relève du parcours du combattant.

La photographie proposée ici sur les transports en commun à Oran peut malheureusement s’appliquer à n’importe quelle ville du pays. Tant l’anarchie règne en maitresse sur le secteur.

Le calvaire des Oranais avec le transport en commun continue. En effet, la capitale de l’Ouest offre, à de rares exceptions, le même spectacle : de longues files d'attente aux arrêts de bus aux heures de pointe, circulation urbaine au bord de l'asphyxie et une qualité de service très souvent inacceptable. La plupart des usagers du transport en commun s'accordent à dire que prendre le bus relève du parcours du combattant. Les arrêts de bus sont toujours en effervescence. Les usagers se bousculent devant les arrêts en espérant avoir une place dans un bus. Tâche qui n'est pas facile pour les moins chanceux et les moins forts. Ce décor traduit le calvaire que subissent les usagers dans leurs déplacements quotidiens. "On attend parfois plus d'une heure pour monter dans un bus", déclare un employé dans une agence immobilière à Sidi El-Bachir rencontré à la station de bus Valéro (Oran).

A l'arrivée du bus, on assiste à une véritable pagaille avec des passagers qui se jettent sur les chaises vides. Là encore, bousculades et usage de la force sont devenus des pratiques quotidiennes. "Les jeunes n'hésitent pas à faire usage de leur force pour avoir une place", déplore une quadragénaire, rencontrée à la station de bus du 1er novembre ex-Place d’Arme, sur un ton de désolation. La situation se complique davantage aux heures de pointe où une anarchie totale et visible caractérise ces stations.

Vétusté des véhicules

Le comble c’est l'état des bus ou plutôt des engins utilisés. "La plupart de ces bus, surtout ceux des opérateurs privés, méritent d'être mis à la fourrière", observe un citoyen, employé dans une banque nationale à Choupot. Cet avis est partagé par un autre riverain rencontré à la station de la pépinière à l’USTO, disant d'un air ironique : "On dirait qu'ils datent du début du siècle." Et d'ajouter qu'il arrive parfois que les portes ne se ferment pas. Il ne faut surtout pas s'étonner si les dossiers des sièges n'existent pas parfois. Monter dans un transport vétuste est une véritable aventure. "Est ce que nos responsables sont aveugles ?", s'exclame-t-il avant de poursuivre : "Est ce qu'ils sont au courant de l'état déliquescent de ces bus ?". D'où la question sur le rôle des contrôles techniques qui ne semblent franchement ne pas être très regardant sur l'état des bus ou autres voitures de transport.

Insuffisance de bus

L'insufficance des bus est l'autre problème à Oran. Alors, le citoyen doit souvent s'armer de patience et de courage pour pouvoir monter dans un bus. Surtout en fin de journée, lorsque la pression atteint son paroxysme et où les gens veulent tous rentrer chez eux. Quand le bus arrive, des disputes éclatent et des insultes fusent. Les usagers se bousculent pour monter tous en même temps. La bienséance et le respect prennent congé devant la violence des scènes. Des décors permanents qui se dessinent chaque jour à cause de l'insuffisance des moyens de transport, une problématique qui se pose avec acuité.

Recours aux clandestins

Face à ce déficit, certains passagers impatients se rabattent sur les clandestins. Ces citoyens trouvent dans ce mode de transport une bouée de sauvetage. Ces fraudeurs qui rôdent souvent près des stations de taxis n'hésitent pas à imposer dans ces situations leur diktat en pratiquant des prix irraisonnables. Ces "clandestins" sont connus de tous, y compris des policiers. Cette pratique est un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans la capitale et les grandes villes. Devant cette situation, les usagers du transport en commun mettent de grands espoirs dans les projets du tramway d'Oran pour les délivrer de cette crise du transport qu'ils vivent au quotidien.

Medjadji H.

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