Le métro d'Alger aura-t-il une influence sur la circulation automobile ?

Le métro d'Alger aura-t-il une influence sur la circulation automobile ?

Beaucoup de monde à l'inauguration de la ligne de métro d'Alger lundi.

Lancé sous Chadli Bendjedid et réalisé sous Abdelaziz Bouteflika. Le métro d'Alger, en construction depuis près de trois décennies a été inauguré lundi par le président. L’occasion était trop belle pour Abdelaziz Bouteflika qui a profité de cette rare occasion d’inaugurer une aussi importante infrastructure pour prendre un bain de foule en plein cœur de la capitale.

Ainsi Alger est devenue la première ville du Maghreb à être équipée de ce moyen de transport et la seconde, après Le Caire, sur le continent africain.

Accueilli à la station des Fusillés, dans l'est d'Alger, l'une des dix stations de ce nouveau métro, par des musiciens et des troupes folkloriques du sud algérien et des coups de feu tirés de carabines et de pistolets, le chef de l'Etat a coupé le cordon rouge placé devant la bouche du métro, sous un lâcher de ballons rouges, blancs et verts aux couleurs du drapeau national.

Il a pris l'escalator, flanqué notamment des ministres du Transport Amar Tou et de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, ainsi que de son jeune frère Saïd Bouteflika, et s'est arrêté devant un distributeur automatique écoutant les explications de M. Tou.

Transformé en usager, il a passé un billet magnétique par la borne installée avant son arrivée à quai pour prendre le tout premier métro en direction de la Grande Poste, six stations plus loin. Le tout sous les caméras, appareils photographiques et carnets de notes de dizaines de journalistes algériens et étrangers, présents dans la même rame, bondée d'invités.

Toute une foule était agglutinée, dès les premières heures, autour de la Grande Poste en attendant le chef de l'Etat. Les youyous de femmes, signe de joie, fusaient de partout.

Une haie d'honneur de la garde républicaine et des éléments des trois corps d'armée (air, terre, mer) ont rendu les honneurs au président Bouteflika, dès sa sortie du métro sur une artère habillée du tapis rouge en direction de la Grande Poste. La joie du lancement du métro a été tempérée par le casse-tête de la circulation en cette journée ouvrée : Outre le nombre impressionnant de voitures qui circulent quotidiennement dans la capitale, de très strictes mesures de sécurité avaient été prises pour le déplacement présidentiel.

Réalisation et gestion françaises

La société RATP-El Djazaïr, créée en 2009 par la RATP Dev (à l'exportation) et au capital à 100% français, est chargée de l'exploitation du métro avec plus de 400 agents. Mais la sécurité sera assurée par quelque 400 agents de police.

Les 14 rames de six voitures fonctionneront de 5h du matin à 23h sur une longueur de départ de 8,5 km entre la Grande Poste et le quartier Al-Badr à Kouba (sud-est d’Alger). L'équipement de cette ligne souterraine - voie ferrée, matériel roulant, poste de commande et aménagement intérieur des stations - a été confié aux sociétés Siemens France, Vinci et CAF.

Aujourd’hui, le métro était pour les officiels et les photos souvenirs. Demain mardi, les Algérois pourront emprunter le métro en s’acquittant d’un ticket à 50 dinars. "Le trajet au prix coûtant est en réalité de 84 dinars. Le prix est soutenu par l'Etat", a tenu à préciser Amar Tou.

1,2 milliards de dollars

Le projet avait été suspendu à deux reprises d'abord faute de financements dans les années 1980 puis durant la décennie noire. Il a ensuite été relancé pour un coût total jusqu'à présent de 1,2 milliard de dollars. Pour autant le projet n’est pas fini. Des extensions sont en cours de travaux et une deuxième ligne au moins est prévue. D'ici 2020, le métro devrait parcourir 40 km dans Alger. Par ailleurs une ligne de tram a été inaugurée en mai dernier à Alger.

Alger est devenue ces dix dernières années une capitale paralysée par les embouteillages, la circulation y est devenue à toute heure de la journée un calvaire. La cause ? L’absence flagrante de nouveaux schémas de circulation et le manque de transports collectifs. Il reste à savoir si l’arrivée de cette portion de métro va donner de l’air à la circulation et pousser les Algérois à laisser leur voiture chez eux ?

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Abed Boukhatemi

Le désengorgement de la ville d'Alger passe par la délocalisation des ministères et administrations. A part les ministères de souveraineté et de la présidence tout doit disparaitre d'Alger. On a parlé un jour de Boughezoul puis de Sidi Abdallah mais on continue de construire des immeubles grandioses pour accueillir des sièges d'administrations bureaucratiques et budgétifores. Quant au métro sa consistance actuelle ne peut rien pour la circulation automobile.

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Bora Bora

La construction de l’aéroport Houari-Boumediene a duré près de 18 ans et le métro 30 ans, des vrais cas d’école en gestion de projet à l’algérienne.

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