Le Libyen Abdellah Senoussi est passé du Niger au Mali

Comme tous les chefs de renseignements arabes, les photos d'Abdellah Senoussi, un des hommes forts du kadhafisme, sont extrêmement rares.
Comme tous les chefs de renseignements arabes, les photos d'Abdellah Senoussi, un des hommes forts du kadhafisme, sont extrêmement rares.

L'ancien chef des services secrets militaires de Libye, Abdallah Al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), est passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes, ont affirmé jeudi à l'AFP des sources sécuritaires nigérienne et malienne.

"Abdallah Al-Senoussi est arrivé dans le désert malien, en provenance du Niger", a déclaré une source sécuritaire nigérienne sous couvert de l'anonymat. Une information confirmée par une source sécuritaire malienne contactée dans le nord du Mali, et selon laquelle il est "venu dans le désert malien avec une petite équipe d'hommes".

Ces sources sécuritaires n'ont pas évoqué la présence avec lui de Seif Al-Islam, fils de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, tué dans sa ville natale de Syrte il y a une semaine. Seif Al-Islam était considéré comme le dauphin de son père. Tous les deux avaient été signalés mardi près de la frontière entre la Libye et le Niger, selon des responsables touaregs nigériens. Ils sont visés par un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité émis le 27 juin et qui visait également Mouammar Kadhafi. Les trois hommes faisaient également l'objet d'une "notice rouge" d'Interpol depuis le 9 septembre.

Le Mali est signataire du Statut de Rome portant création de la CPI et a théoriquement le devoir de livrer à la cour les personnes recherchées par cette dernière. Abdellah Senoussi, 62 ans, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a par ailleurs été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris en mars 1999 pour son implication dans l'attentat contre un DC-10 de la compagnie UTA en 1989, qui avait fait 170 morts.

Plusieurs centaines d'hommes armés d'origine malienne ayant combattu en Libye avec les forces pro-Kadhafi contre celles du Conseil national de transition (CNT) qui a pris le pouvoir à Tripoli, sont récemment rentrés dans le nord du Mali. Il s'agit pour l'essentiel d'anciens rebelles touaregs qui, avec le soutien de Mouammar Kadhafi, avaient combattu le pouvoir central de Bamako dans les années 90 et au début des années 2000, avec une résurgence de ces rébellions de 2006 à 2009.

Leur retour constitue un grave sujet de préoccupation dans la région, le nord du Mali étant déjà déstabilisé par la présence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y possède des bases à partir desquelles elle organise attentats, enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - et se livre à divers trafics.

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