Le polype du Sahara occidental

Nicolas Sakozy et Abdelaziz Bouteflika
Nicolas Sakozy et Abdelaziz Bouteflika

Jamais de son existence le pouvoir en Algérie n’a été cloué au sol comme depuis les tournures fracassantes en Tunisie et en Libye.

Les décideurs de notre pays, civiles ou militaires, habitués à coucher sur les lauriers de la vie courante, qui se résument en vérité à embobiner les populations sur des abstractions plus lyriques que politiques pour des lendemains de changement, n’ont pas vu venir la magistrale feinte de corps arrivée par un vent d’est dont ils ne soupçonnaient pas capable de chamboulement.

Dans les passations de consignes successives comme écrites dans une sorte de tables de la Loi pour que l’Algérie ne décide jamais par ses populations, depuis tous les coups d’Etat et les assassinats politiques, les supercheries – des machiavéliques ou des vaudevilles – et les fumisteries où les définitions de la gouvernance ont épuisé tous les ressorts de la caricature tragicomique, le pouvoir dans notre pays croyant que les grands remous populaires se sont arrêtés à l’exécution du jeune et beau colonel Chaâbani, qui nous a pourtant de son sang averti de l’avenir de notre patrie régentée ad vitam aeternam par les armées des frontières – observez où se font actuellement mis en examen nos anciens généraux en chef ! – fort seulement de la richesse saharienne appartenant à l’héritage collectif par la grâce duquel il achète les armes et les infrastructures institutionnelles pour faire en sorte de déposséder toutes les générations de leur cerveau au point, ya âadjaba, où en cinquante ans d’indépendance un régime d’administration nationale ne parvient pas à mettre à la disposition de chaque famille algérienne, régulièrement, un misérable sachet de lait et un bachelier arrive illettré à l’université dans laquelle un pauvre diable de chercheur ne touche pas la moitié d’un Smig français, ce pouvoir donc ne sait pas où donner de la tête quant au face à face de demain avec les nouveaux dirigeants qui prennent les rênes en Tunisie mais surtout en Libye.

De même qu’il est ardu au détenteur du fauteuil d’El-Mouradia d’extirper la prépondérance réelle de la force décisionnelle de Ben Aknoun et de Béni Messous pour agir en politique sur ses plates-bandes dans la stratégie frontalière, de même les états-majors "physiques" de l’armée ne savent pas comment s’accommoder de nouvelles donnes concernant la position de nos voisins sur un balancement favorable à la volonté marocaine – en tout cas provisoirement aussi bien à Tunis qu’à Tripoli l’aiguille de l’appréciation du conflit penche gagnant pour le Makhzen.

Il ne faut pas hésiter de reconnaître en langage de psychologie sociale que l’Algérie a pratiquement atteint les contours de sa personnalité dans ses relations avec le monde carrément moulée dans le conflit du Sahara occidental. Aucune estimation officielle, aucun sondage professionnel ne dit ce que pense un Algérien qui aime que les Verts remportent une victoire cruciale à l’extérieur et qu’une Algérienne qui déteste qu’on la force à porter le voile, des réfugiés de Tindouf et des sommes colossales que feu Kadhafi a investi dans l’exploitation pétrolière à Laâyoune.

Pour le moment les Poncho Villa, Emilliano Zapata et consorts libyens sont à serrer le mors sur l’extradition de la portion familiale de l’ex-leader venue échapper au lynchage en Algérie. Quoique Mahmoud Jibril, chef du comité exécutif du Conseil de transition doit patienter jusqu’à ce que le nouveau Pompée de l’Ump se remette de la naissance chez Carlita d’un bébé franco-romain afin qu’il le tienne par la nuque et lui poser le front sur une feuille de route, où sur un volet de politique de voisinage il lui dira ce qu’il doit décider avec les Algériens, sur le point de fêter le cinquantenaire de la libération et donc aussi de disposer des archives d’Aix-en-Provence, du Sahara occidental, celui dit "marocain" par le Makhzen ou l’autre de Mohamed Abdelaziz que les sujets voisin appellent "el Marrakch" parce qu’il serait né à Marrakech.

Nicolas Sarkozy ne va pas attendre l’ouverture de sa campagne officielle pour déclencher des élections « démocratiques » dans un pays qui n’a pas voté depuis la dernière guerre punique, qui va coïncider dans les élongations de timing de la consultation législative pour une redistribution coutumière des rôles entre cette maffia obséquieuse qui se fait appeler l’Alliance présidentielle ; et je vous parie qu’il n’est pas impossible que l’homme de tous les compromis, pour éviter d’ajouter un suffixe, va profiter de l’occasion pour tripoter dans quelque part un référendum qui lui profilerait un autre mandat légitime. Il serait capable, plus tard de nous référender sur le gouvernement de Ferhat Meheni, si d’ici là il n’est pas ramené à la raison par Alzheimer.

Nadir Bacha

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ali Foughali

Sarkozy : Pour le Sahara occidental tu ne bouges pas, hein ?

Boutef :D'accord.