Syrie : huit civils tués par les forces de sécurité

Les Syriens entament un combat sans soutien international contre le régime.
Les Syriens entament un combat sans soutien international contre le régime.

Huit civils ont été tués dimanche par des tirs des forces de sécurité, notamment à Homs (centre) et Hama (nord), fiefs de la contestation contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne.

Cinq civils, dont une femme, ont été tués en soirée par la répression ou lors de perquisitions dans la ville de Homs, théâtre d'opérations militaires depuis plusieurs jours. "Deux civils ont été tués à l'aube par les tirs des forces de sécurité dans la localité d'al-Madiq, dans la province de Hama, et leurs funérailles se sont transformées en une manifestation massive appelant à la chute du régime", a indiqué l'OSDH.

La ville rebelle de Hama, à 210 km au nord de Damas, a connu en juillet des manifestations ayant rassemblé des centaines de milliers de personnes, mais les protestations ont été réprimées par des opérations militaires d'envergure. Par ailleurs, le doyen de la faculté de pétrochimie à Homs, Mohammad Khaddour, a été kidnappé, et un officier qui tentait de le sauver a été tué par des tirs d'inconnus, selon l'OSDH. A Mayadine près de Deir Ezzor, un civil a été tué et deux autres ont été grièvement blessés par des tirs d'agents de sécurité, selon la même source. Par ailleurs, des forces militaires et de sécurité sont entrées dimanche dans des villages de la région de Deraa (sud), berceau de la contestation.

"Les forces militaires ont entrepris de lever les barricades posées par les habitants dans les localités de Daël et Ibtaa", a indiqué l'OSDH qui a annoncé que la région de Deraa connaît une grève générale depuis quatre jours. Les corps de trois personnes ont été remis à leurs parents à Homs et dans la la province d'Idleb (nord-ouest).

Parallèlement, les militants pro-démocratie qui se sont félicités du sort du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi capturé et tué jeudi après huit mois d'insurrection en Libye, ont appelé à de nouvellesmanifestations dimanche dans tout le pays sous le slogan "C'est ton tour", en référence à Assad.

L'Union européenne (UE) est prête à prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de la Syrie si la répression des manifestations contre le régime ne cesse pas, a averti dimanche son président, Herman Van Rompuy. Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, «se sont déclarés fortement préoccupés par la violence contre la population» et "imposeront de nouvelles mesures restrictives contre le régime" si la répression ne cesse pas, a déclaré Van Rompuy devant la presse.

Les dirigeants européens ont également de nouveau appelé, dans la déclaration finale du sommet, le président syrien à "quitter le pouvoir pour permettre une transition politique". Les Européens "condamnent dans les termes les plus forts la brutale répression" en Syrie. Ils ont également demandé de nouveau "à tous les membres du Conseil de sécurité de l'ONU d'assumer leurs responsabilités en relation avec la situation en Syrie".

Par ailleurs, le président Assad a promulgué un décret nommant deux nouveaux gouverneurs : Yasser Salmane al-Choufi dans la province d’Idleb et Hussein Makhlouf Makhlouf dans la province de Damas, selon la télévision gouvernementale.

Samedi, 12 personnes ont péri en Syrie dans la répression de la contestation et dans des accrochages entre militaires et déserteurs présumés. La répression de la révolte populaire, lancée mi-mars, a fait plus de 3.000 morts selon l'ONU.

Avec AFP

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?