Les Tripolitains célèbrent la Libye "libérée"

La fin  du règne des Kadhafi redonne espoir aux Libyens.
La fin du règne des Kadhafi redonne espoir aux Libyens.

Drapeaux au vent et cris d'"Allah akbar" (Dieu est grand) repris en choeur : sur la place des Martyrs à Tripoli la proclamation de la "libération" de la Libye après 42 ans d'un régime dictatorial imposé par Mouammar Kadhafi a été accueillie dimanche dans une ambiance euphorique.

"Cette annonce de la libération de la Libye, nous l'avons attendue pendant 42 ans (...) 50.000 personnes ont sacrifié leur vie pour que nous puissions entendre ces mots", lance Mohamed al-Arabi, un imam de Benghazi, à une foule en délire sur la place centrale de la capitale.

La proclamation dimanche après-midi à Benghazi (est) par les nouvelles autorités libyennes de la "libération" de la Libye intervient trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi à Syrte, dernier bastion de ses forces tombé jeudi aux mains des combattants du nouveau régime, après huit mois d'insurrection armée.

"Dieu soit loué, c'est le jour de la libération", scandent partout dans la capitale des Libyens soulagés.

Des centaines de femmes de tous âges, regroupées derrière une barrière sur la place des Martyrs - ex-place Verte rebaptisée par les "révolutionnaires" il y a deux mois lors de la chute de Tripoli -, agitent des drapeaux aux couleurs de la nouvelle Libye. "C'est un jour très spécial pour tous les Libyens. Nous sommes si heureux des changements à venir, des choses comme la liberté des médias, la liberté d'expression", s'enthousiasme Isra Boukrain, 24 ans, une technicienne de laboratoire.

"Avant c'était contrôlé, nous ne pouvions pas dire ce que nous voulions", ajoute-t-elle, disant espérer aussi voir de gros progrès en matière de soins et d'éducation.

Pour marquer l'événement, deux chameaux, offerts par les autorités, ont été abattus et cuisinés et des repas ont été distribués aux Tripolitains. Des lectures du Coran et des prières ont également ponctué la matinée avant l'annonce.

M. Al-Arabi salue pour sa part le choix de faire l'annonce de la "libération" à Benghazi, deuxième ville du pays située à un millier de km à l'est de Tripoli, où est né le mouvement de contestation il y a huit mois. "Demain, le gouvernement va s'installer à Tripoli. C'était pour le bien des gens de Benghazi qui ont tant souffert qu'ils ont choisi de faire l'annonce là bas", affirme-t-il.

L'un des défis du nouveau gouvernement, qui doit être formé prochainement, sera de désarmer la population civile et de dissoudre les multiples milices du pays - dont certaines ont joué un rôle important dans le conflit - ou de les intégrer à une armée professionnelle.

"C'est un jour que j'ai attendu pendant toute ma vie. Je n'espérais pas le voir arriver", se réjouit Abdelmoneim Allagi, originaire de la ville côtière de Zouara, à l'ouest de Tripoli, tout en reconnaissant que de nombreuses divisions existent dans le pays, notamment dans sa région où des heurts entre pro et anti-Kadhafi ont eu lieu récemment.

"C'est arrivé avant que (Mouammar) Kadhafi soit tué. Maintenant qu'il est mort, tout va bien se passer", veut croire, optimiste, cet agent de sécurité de 30 ans. "Si Dieu le veut, nous allons collecter toutes les armes et reconstruire un pays meilleur", ajoute-t-il.

AFP

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